Le franc CFA est accusé par ses détracteurs, et non sans quelques raisons, d'être un instrument du néo-colonialisme et de pénaliser les économies des pays d'Afrique qui l'utilisent. C'est une devise gérée par la Banque de France via un organisme unissant les pays africains et qui assure à ces pays une stabilité monétaire.
Didier Mahouele ma Makita, président de la Coordination Europe-Amériques de l'U.PA.D.S, parti politique congolais, dénonce des gesticulations contre-productives sur la question: « on dit qu'on va créer notre propre monnaie, et on ne la crée pas et on ne fait rien pour la créer et on ne se réunit pas pour en parler, il n'existe pas de véritable commission montée pour parler du franc CFA ». Ainsi l'homme politique congolais ajoute que la mainmise de la France sur cette monnaie n'est pas que symbolique, les réserves pour gérer le fonds se trouvent « au Trésor français ce qui montre bien l'emprise de la France sur ces États lesquels États n'ont pas véritablement de politique économique à partir de l'instant où le franc CFA qui n'est qu'une sorte de déclinaison de l'euro, les freine ».
Pour Bruno Bernard, économiste et spécialiste de l'Afrique, c'est une question qui ne touche pas réellement les acteurs locaux: « ceux qui parlent beaucoup du franc CFA, ce ne sont pas les Africains d'Afrique étrangement, ce sont les Africains d'Europe qui eux, sont payés en euro et qui ne vivent pas le franc CFA de la même façon. » Et M. Bernard de prévoir une hyperinflation si chaque pays de la zone franc CFA se retire: « une économie qui va créer une monnaie comme le Togo ou le Bénin va directement être attaquée par les traders anglo-saxons qui vont la manger toute crue et qui vont faire du chantage comme les fonds vautours».
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