La Russie, comme d'autres pays, n'a pas soutenu le projet de décision sur la Syrie présenté par les États-Unis à une réunion extraordinaire du Conseil exécutif de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques). Le document n'a pas été adopté, a déclaré dans une interview à Sputnik Mikhaïl Oulianov, directeur du Département de la non-prolifération et du contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères.
«Le Conseil exécutif de l'OIAC vient d'achever une session extraordinaire à La Haye qui a duré deux semaines, avec des interruptions. Au cours de la réunion, les États-Unis ont tenté de faire voter un projet antisyrien, mais à l'issue de longues batailles diplomatiques, ils ont dû rappeler leur projet, car ce dernier n'avait pas totalisé le nombre nécessaire de voix», a indiqué Mikhaïl Oulianov.
Le projet de résolution exigeait également que la Syrie «fasse état, dans un délai de 45 jours, de toutes les réserves d'armes chimiques qu'elle détient».
«Il est évident que la Russie s'est fermement opposée à l'adoption de cette décision», a noté Mikhaïl Oulianov.
L'opposition syrienne a annoncé, le 4 avril 2017, qu'une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d'être à l'origine de la dispersion chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l'incident sur les djihadistes et leurs alliés. Les autorités du pays ont rappelé qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre des civils et des terroristes et que l'arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l'OIAC. Sans aucune preuve de culpabilité des militaires syriens, sans écouter l'appel de la Russie à organiser une enquête détaillée, le Président américain Donald Trump a ordonné une frappe ciblée contre la base aérienne syrienne de Shayrat.