Ce champ formé par différents moyens sert de base de données, incrustée dans l'environnement. Ainsi, les animaux sauvages savent passer par des sentiers sécurisés en se dirigeant, par exemple, vers un abreuvoir.
«Des renards blancs sur les îles Komandorski ont appris à créer des repères qui les empêchent de quitter un sentier sécurisé et de se perdre dans le brouillard. Sous l'influence d'étrons d'animaux, le sol change. Résultat, des mottes allant jusqu'à 50 centimètres apparaissent dans les endroits où ces repères avaient été laissés. Ces indices se forment pendant des décennies, donc sur plusieurs générations de renards blancs. Les repères peuvent s'effacer ou apparaître à d'autres endroits, en conformité avec les changements du site», explique la spécialiste de l'Université d'État de Moscou, Elena Kroutchenkova.
Les expériences ont démontré que les gerbilles préfèrent peupler les colonies vides de leur espèce que d'explorer de nouveaux terrains. Le même comportement est adopté par les Otariidés.
En revanche, les loups créent leurs repères en se servant d'os d'animaux tués, leur donnant une odeur particulière avec leur urine. Sous l'influence de l'urine, l'herbe jaunit, ce qui sert de repère supplémentaire pour ces carnivores.
Néanmoins, comme l'indiquent les chercheurs, des mêmes «champs de signaux» peuvent être utilisés pendant différentes périodes par diverses espèces d'animaux. Ainsi, les employés de la réserve naturelle de Darwin, située au nord-est de la Russie, ont constaté que sur des périodes différentes, un seul terrier pouvait service à abriter consécutivement des renards, des blaireaux, des loups et des chien viverrins.