Les corvettes furtives lance-missiles du projet 22800 Karakurt, dont une, baptisée Taïfoun («typhon»), a été mise à l’eau vendredi à Saint-Pétersbourg, ont la vitesse d’un destroyer, la taille d’une corvette, la puissance de tir d’un croiseur et la furtivité d’un sous-marin, indiquent les médias russes.
Le succès de ces tirs a poussé l’Otan à reconnaître que ces corvettes lance-missiles russes étaient même capables de nuire aux grands bâtiments de guerre.
Toutefois, les ingénieurs militaires russes ont trouvé plusieurs possibilités d’améliorer les performances de ces navires. Les corvettes polyvalentes du projet Karakurt ont notamment une autonomie de 15 jours, soit 50% de plus que les navires du projet Bouïan-M, ce qui permet de réaliser des missions de longue durée.
En plus, les coques du Taïfoun et de l’Ouragan, tête de série du projet Karakurt («veuve noire d’Europe») mis à l’eau en juillet dernier, sont fabriquées avec l’emploi de technologies furtives. Ces deux bâtiments, longs de 65 mètres et larges de seulement 10 mètres, constituent des cibles difficiles à suivre même pour les meilleurs missiles antinavires occidentaux.
Mais ce sont surtout les systèmes de lancement de missiles antinavires P-800 Onyx et de missiles universels Kalibr-NK destinés à détruire des cibles terrestres qui constituent le plus grand atout des nouvelles corvettes du projet Karakurt. Les navires Bouïan-M sont armés uniquement de missiles Kalibr.
En formation navale, les Karakurt sont très efficaces. Trois navires de ce type peuvent tirer 24 missiles de précision Kalibr, avec une ogive de 400 kg chacun, alors qu’un croiseur américain de classe Ticonderoga dispose de 26 missiles de croisière Tomahawk dont la portée est la même que celle des Kalibr. Les navires russes peuvent ainsi rivaliser avec ce bâtiment imposant.
En plus, un croiseur de classe Ticonderoga coûte un milliard de dollars, une somme qui suffirait pour construire 30 corvettes du projet 22800 Karakurt.
Le magazine américain The National Interest avait déjà fait remarquer en 2015 qu’une «corvette munie de huit missiles Kalibr-NK porte une frappe plus massive que celle de la frégate de l’US Navy Oliver Hazard Perry et a une capacité de frappe plus importante que n’importe quel navire côtier américain».
Les corvettes Taïfoun et Ouragan devraient équiper la Marine russe en 2018. Six autres bâtiments de ce type sont en chantier et 10 autres seront prochainement mis en cale dans cinq chantiers navals russes.
Au total, la Marine se dotera de 18 corvettes du projet Karakurt d’ici 2025. Chaque flotte russe disposera d’une petite escadre formée de ces navires.