Après quelques jours de suspens, c'est confirmé: le charismatique et légendaire Président zimbabwéen Robert Mugabe, héros national, a choisi de démissionner de son poste présidentiel. Bien qu'il soit honni par l'establishment occidental, les titres des médias mainstream sont loin d'être enthousiastes sur l'avenir de ce pays d'Afrique australe. Pourquoi? Parce que le départ de Mugabe ne change rien à la souveraineté du Zimbabwe ni à ses relations stratégiques avec le voisin sud-africain, ainsi qu'avec la Chine et la Russie.
En ce sens, ce pays confirme avoir la carrure de ses voisins, l'Afrique du Sud, l'Angola ou encore la Namibie, dont les élites entretiennent d'ailleurs des relations étroites avec Moscou et Pékin, pour certains depuis leurs années de formation.
Et pour reprendre l'exemple du voisin sud-africain, qui comme le Zimbabwe n'est pas sous mandat étranger, on peut préférer Mandela, Mbeki ou Zuma, qui ont chacun leurs particularités et leurs caractères, mais une chose les unit: l'amour de leur pays et l'opposition au néocolonialisme. La ligne politique de Harare, notamment internationale, restera donc très certainement inchangée.
Mais en quoi le cas du Zimbabwe pourrait-il et devrait-il inspirer d'autres nations africaines, notamment d'Afrique subsaharienne francophone? Harare établit qu'il faut être maître de son destin, assumer sa souveraineté, la défendre, choisir les bons partenaires, même lors d'une passation de pouvoir. De plus, le Zimbabwe démontre qu'il convient de respecter les leaders nationaux qui ont joué un rôle crucial dans la libération de leur pays, même si le moment pour eux de quitter le pouvoir est arrivé: un contre-exemple à la manière honteuse dont ont été assassinés Lumumba, Sankara ou Kadhafi, sur ordre de forces néocoloniales.
Le Zimbabwe a en effet prouvé qu'un changement de pouvoir en Afrique pouvait se faire sans coups de feu, dans la dignité, sans interférence extérieure, sans intervention armée néocoloniale et dans le strict respect des valeurs qui caractérisent une nation. Avec toujours le ferme objectif de défendre sa souveraineté et de contrôler ses ressources naturelles. Chapeau à lui! Quant à la Russie et la Chine, elles continueront à respecter la souveraineté de ce pays et à collaborer à tous les niveaux où elles partagent des intérêts avec le Zimbabwe. Aucun doute là-dessus.
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