C'est une sorte de nouvelle version de la chasse aux sorcières datant des XVIe et XVIIe siècles à cette différence près que personne n'est pour le moment brûlé au bûcher ni pendu, a déclaré à Sputnik Jim Jatras, ex-conseiller politique du Parti républicain au Sénat des États-Unis.
«Il ne s'agit pas tellement de la liberté de la presse, mais plutôt d'une atteinte à la liberté d'information, même pour les Américains», a indiqué l'interlocuteur de l'agence, évoquant la décision de Google de déclasser Sputnik et RT par l'isolement de leurs sites dans son moteur de recherche dans la catégorie des médias.
Et de prévenir que ce serait un précédent très dangereux.
«Cela ne se fait pas tellement pour nuire à RT ou au gouvernement russe, mais plutôt pour "protéger" les oreilles, les yeux et les esprits vierges du public américain», a poursuivi M.Jatras.
Selon ce dernier, il s'agirait d'un filtrage machiavélique et très sophistiqué de l'information par des moyens inconnus des utilisateurs pour accréditer une certaine pseudo-réalité.
«Je pense que cela est lié pour beaucoup au fait que lors de sa campagne présidentielle, Trump voulait améliorer les relations avec Moscou, alors qu'au sein de notre classe politique, nombreux sont ceux qui feraient tout pour que cela n'arrive jamais», a expliqué l'Américain.
Il a rappelé par ailleurs la diabolisation de tous ceux qui apparaissent sur RT et qu'on fait passer par des sujets déloyaux.
«On assiste en réalité à la marginalisation des récalcitrants», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
Eric Schmidt, patron d'Alphabet, société mère de Google, a déclaré que sa compagnie tâche de couper la voie à «la propagande russe» sur Google News, qui a été critiqué pour avoir accordé trop de visibilité aux médias RT et Sputnik sur sa plateforme. Or auparavant, Google avait déclaré ne pas avoir trouvé de preuves d'une quelconque «manipulation de la part de RT et d'autres médias russes».
Les observateurs signalent que le déclassement de Sputnik et de RT sur Google News représente une forme de pression qui ne permettra pas aux personnes dans le monde faisant une recherche sur tel ou tel sujet de voir ces médias russes, qui diffusent leurs articles sur leurs sites. Une telle interdiction peut diminuer la fréquentation des sites par dix. C'est une forme évidente de guerre informatique, qui vient d'éclater, et tout le monde finira par faire les frais d'une telle «censure».