Une mise-en-scène pour le public?
Cette démarche est, à première vue, parfaitement louable. Sauf pour des ONG qui n’ont pas tardé à dénoncer le fait que l’Onu minimisait les crimes commis envers les enfants et qui estiment que la communauté internationale avait une fois de plus cédé à la pression politique.
«Nous déplorons que l'Onu ait cédé sous la pression et l'ait ajoutée [l’Arabie saoudite — ndrl] à une nouvelle catégorie spécialement conçue pour atténuer la condamnation de la coalition», a alors déclaré Amnesty International.
Il convient par ailleurs de rappeler, ce que les ONG n’ont pas raté l'occasion de faire, que la coalition arabe avait déjà été mentionnée dans un rapport de l’Onu en 2015. Toutefois, son Secrétaire général de l’époque, Ban Ki-moon, avait ensuite décidé de l’en retirer, provoquant l’ire des organisations de défense des droits de l’Homme. Riyad ayant menacé de couper le financement de plusieurs agences et programmes de l’Onu, le calcul avait alors été vite fait – «les Nations unies ont cédé aux pressions financières», en avait-on alors déduit.
Logique sélective
Dans un communiqué publié le samedi 22 mars, le président de l'ONG UN Watch, Hillel Neuer, avait ainsi résumé la situation: «C'est aussi absurde et moralement répréhensible que de désigner un pyromane comme chef des pompiers de la ville».
Les pays qui insistent sur la nécessité de réformer l’Onu semblent donc ne pas avoir tort. Sauf à supposer que les Nations unies viennent à prouver de nouveau leur fidélité à leurs principes initiaux, adoptent un comportement conséquent, dicté par leur charte, et fassent constamment la démonstration de leur impartialité. C’est seulement alors que les appels urgents lancés par l’Onu pourront enfin retrouver de leur puissance d’antan.