«Nous avions déjà eu 60 personnes à "Artek", ils sont revenus heureux. Et les objectifs pédagogiques d'"Artek" correspondent à nos buts,» assure Jean-Michel Rousseau.
Lors de la visite d'une délégation du Centre International des Enfants russes en France en novembre dernier, le président de l'association «Vie et Croissance» a signé un accord de coopération avec «Artek». Un document qui porte sur l'éducation et le travail parascolaire, également paraphé par l'Association de la culture russe de Strasbourg.
Artek, le nom ne vous dit rien? Brossons le tableau. Commencer la matinée par une séance de gymnastique? Passer une journée en randonnée, apprendre à monter sa tente, puis se réunir autour d'un feu du camp entre amis… Si cela vous rappelle les images de camps scouts, ce n'est pas complètement étonnant: «Artek», c'est un camp mythique de Pionniers, les scouts de l'ère soviétique.
Il s'est transformé en Royaume de l'enfance, où il est aussi possible d'exceller en littérature, sport ou recherche scientifique que de rencontrer des personnalités illustres, d'écouter des concerts ou d'y participer, le tout dans un écrin de verdure entre la mer Noire et les massifs montagneux de Crimée. Un vaste écrin, puisque ce centre international accueille 3.000 enfants par mois sur 230 hectares, avec 13 kilomètres de côtes sur la mer Noire:
«Je ne connais pas de centre en France de cette importance, précise à Sputnik Jean-Michel Rousseau, ni par son envergure ni par l'atmosphère qui y règne. Nous sommes impressionnés par son aspect international, avec un réel brassage de personnalités, de langues, de cultures, dans un esprit d'un grand respect mutuel.»
De fait, «Artek» a signé des accords bilatéraux avec pas moins de 62 pays.
Pour Jean-Michel Rousseau, l'accord signé offre aux jeunes Français la possibilité de «rejoindre une méthode porteuse pour l'avenir de la croissance des enfants, de leur personnalité.» Il fait part d'une proportion assez importante de parents qui regrettent amèrement l'éducation d'autrefois, faisant état du laisser-aller actuel et la perte de références.
«On peut dire qu'à "Artek", il s'agit d'une petite cure de désintox contre l'individualisme, s'amuse le président de "Vie et Croissance". Artek maintient la base de ce qu'est un homme vrai. On voit la pédagogie employée pour aider les enfants de devenir eux-mêmes, dans une culture qui correspond aux valeurs que nous connaissions autrefois en France.»
En Russie, 95% des places à «Artek» sont gratuites. Mais la sélection est archi-stricte, sur la base d'un dossier qui inclut tous les résultats de l'adolescent dans l'apprentissage, la créativité, le sport et la vie sociale. Les enfants peuvent tenter leur chance de huit à dix-sept ans.
«Pour choisir des enfants à envoyer dans ce centre, on s'appuie sur les principes d'existence d'Artek, précise Jean-Michel Rousseau. On choisit des enfants curieux, les meilleurs dans les disciplines qu'ils pratiquent, qui aiment ces disciplines et qui rayonnent. Par exemple, un des élèves, Maxime, a fondé à son retour un groupe des jeunes passionnés d'histoire, d'après les principes d'Artek. Désormais, ce groupe fonctionne en France.»
Il y a néanmoins, un frein au développement d'échanges entre les associations françaises et «Artek»: ce sont les sanctions antirusses. Il en faudrait plus pour dissuader Jean-Michel Rousseau:
«Il y a une question de visas, mais ceux qui veulent surmontent ces petits problèmes, dit-il. Sur le fond, parmi les parents qui veulent inscrire leurs enfants, il a un nombre assez important des personnes qui n'approuvent pas les sanctions. Ils maintiennent l'inscription de leurs enfants par une position en faveur de rattachement de la Crimée à la Russie. Les gouvernements posent les sanctions, mais les individus ne sont pas d'accord avec l'utilité des sanctions.»