- On constate une russophobie débordante dans de nombreux pays occidentaux et aux USA. Ressent-on la même disposition négative des diplomates à Genève (le quotidien Izvestia)?
— «La diplomatie est un instrument de mise en œuvre de la politique étrangère. Si la politique extérieure est russophobe, la diplomatie l'est aussi. Malheureusement, la russophobie s'est avérée contagieuse. Elle a «contaminé» plusieurs gouvernements et services diplomatiques occidentaux. Mais nos ennemis qui répandent cette «infection» ne s'attendaient pas à la puissante immunité anti-russophobe en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Nous avons de nombreux amis à l'Onu et nous nous sentons donc à notre aise.
Mais malgré les efforts des russophobes, le poids de notre pays dans le monde est tel que, bon gré mal gré, il faut parler et interagir avec nous».
- Les médias occidentaux diffusent de nombreuses fake news aujourd'hui. A cette influence cèdent aussi des structures internationales qui émettent des rapports subjectifs, comme on l'a vu avec la Commission indépendante pour enquêter sur les violations des droits de l'homme en Syrie. Comment, dans ces conditions de pression médiatique sans précédent, faites-vous en sorte que les intérêts russes soient pris en compte? Avez-vous personnellement subi des pressions?
«Depuis la nuit des temps, les diplomates sont contraints de travailler dans des conditions de forte concurrence et rivalité. Cela concerne notamment l'Onu et la diplomatie multilatérale dans l'ensemble. Ces derniers années, on constate une tendance négative: certains États tentent en effet de substituer de faux conflits et des ruses propagandistes malsaines à l'ordre du jour positif de l'Onu.
Quant aux tentatives de pression, il faut d'abord se doter d'un revêtement de téflon et garder son calme. Ensuite, un diplomate ne doit pas avoir la langue dans sa poche et savoir fermement remettre à sa place un interlocuteur qui dépasse les bornes».
- Les USA ont récemment saisi la propriété diplomatique russe, ce qui a créé un précédent dangereux dans le monde entier. Dans quelle mesure notre mission diplomatique à Genève est-elle protégée contre de telles atteintes?
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.