Après la publication de photos sur lesquelles le fondateur de la République turque et lui-même avaient été présentés comme des «ennemis», le Président turc Recep Tayyip Erdogan estime insuffisantes les excuses formulées par le ministre norvégien de la Défense, Frank Bakke-Jensen, et le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, eux-mêmes.
«Vous avez constaté hier un comportement irrespectueux lors des exercices de l'Otan. Il existe des erreurs faites par des hommes non stupides, mais indélicats», a indiqué samedi Recep Tayyip Erdogan, cité par l'agence Reuters. Cet incident «ne peut pas être clos par de simples excuses», a-t-il ajouté.
Le Président turc a déclaré vendredi que les organisateurs des exercices avaient accroché «un tableau des "ennemis" représentant Atatürk [le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk, ndlr], ainsi que moi-même». Ankara a alors rappelé ses 40 militaires qui participaient aux manœuvres. Selon le quotidien turc Sabah, un expert technique norvégien d'origine turque postait sous un faux compte sur le réseau fermé de l'Otan des messages offensants pour l'Alliance de la part du Président turc.
«J'ai été informé de cette offense qui a eu lieu pendant la récente manifestation au Centre de guerre interarmées de l'Otan, à Stavanger. Je présente mes excuses pour l'offense causée. Cet indicent est le résultat des actions d'un individu et ne reflète pas les opinions de l'Otan», a indiqué Jens Stoltenberg à l'agence norvégienne NTB.
La Turquie est membre de l'Alliance depuis 1952.
Le ton ne cesse de monter entre la Turquie et ses alliés au sein de l'Otan. Au point que l'Europe et les États-Unis s'inquiètent qu'Ankara n'aille voir ailleurs. En effet, la Turquie a confirmé l'achat du système antimissile russe S-400, provoquant la colère aussi bien de Washington que de Bruxelles, qui depuis ne cessent d'exiger des comptes sur les motivations de la Turquie, notamment sur son avenir au sein de l'Alliance atlantique. La livraison de S-400 russes à la Turquie devrait commencer d'ici à deux ans.