La Maison blanche a menacé le Cambodge de «mesures concrètes», dont la première sera de ne pas reconnaître les élections législatives prévues pour 2018 comme «légitimes, libres et honnêtes», écrit vendredi le quotidien Kommersant. Aux yeux des Cambodgiens qui ont soutenu la décision des autorités judiciaires, la réaction de Washington ne fait que confirmer ce pourquoi la cour a dissous le mouvement d'opposition: selon cette dernière, le Parti du salut national du Cambodge (PSNC) de l'opposition préparait avec l'aide des USA une révolution de couleur dans le pays.
«Les USA expriment leur profonde préoccupation quant à la décision du gouvernement cambodgien de dissoudre le principal parti d'opposition du pays: le PSNC. Cette décision s'appuie sur les accusations infondées et politisées selon lesquelles le parti aurait pris part à un complot visant à renverser le gouvernement», a déclaré la porte-parole du président américain Sarah Sanders.
Jeudi 16 novembre, la cour du Cambodge a jugé avérée l'implication du PSNC dans la préparation d'une révolution de couleur dans le pays avec le soutien des USA. L'une des preuves retenues était l'interview télévisuelle du leader du parti Kem Sokha, qui a reconnu que Washington avait aidé sa carrière politique (Kem Sokha est en détention depuis le 3 septembre, accusé de haute trahison et de préparation d'une révolution). La cour a statué que son parti devait être dissous. De plus, tous les députés du parlement cambodgien du PSNC (55 sur 123 députés) et des organes électifs locaux ont perdu leur mandat. Des dizaines de membres du PSNC se sont vu interdire d'exercer une activité politique pendant 5 ans.
Ces derniers temps, les USA et le Cambodge ont échangé plusieurs déclarations dures. Il a été notamment annoncé en janvier qu'à l'initiative de Phnom Penh, les exercices militaires américano-cambodgiens traditionnels n'auraient pas lieu cette année. Après cela, le premier ministre cambodgien Hun Sen a exigé des USA d'annuler la dette de 500 millions de dollars remontant à l'époque de la guerre du Vietnam — la Maison blanche n'a toujours pas donné suite. De plus, les autorités cambodgiennes ont appelé plusieurs fois l'administration américaine à «respecter la souveraineté des autres pays et à s'abstenir de toute ingérence dans leurs affaires intérieures».
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