La National Security Agency serait en crise après le vol par des hackers de logiciels malveillants que l'agence avait utilisés afin de pénétrer des gadgets et des réseaux partout dans le monde, écrit le journal The New York Times.
D'après eux, les actions de Shadow Brokers ont eu des «conséquences catastrophiques pour la NSA» car sa capacité à sécuriser sa possession d'une cyber-arme puissante, ainsi que sa contribution à la sécurité nationale du pays, ont été remises en question.
Ce vol de logiciels est comparable à «un séisme, qui a ébranlé la NSA jusque dans ses fondements», a souligné le journal. Il croit que les dégâts causés par Shadow Brokers pourraient être plus significatifs que ceux produits par les révélations de l'ancien agent de la CIA et la NSA Edward Snowden. Celui-ci a seulement révélé les intitulés des logiciels de surveillance de masse, tandis que les hackers ont publié les codes des logiciels, permettant à tout le monde de les utiliser.
Selon The New York Times, les services de renseignement américains ne sont même pas capables de détecter la manière dont la fuite se serait passée et si des agents de la NSA y sont impliqués. Une enquête d'envergue a été lancée.
«Au siège de l'Agence au Maryland, ainsi que dans ses sections partout aux États-Unis, des agents de la NSA sont soumis au polygraphe et sont licenciés… Désenchantés, des spécialistes expérimentés quittent l'agence pour un travail mieux payé, y compris dans les compagnies qui protègent les réseaux informatiques des intrusions à l'aide des instruments de la NSA», indique le journal.
Depuis 2015, trois agents de la NSA ont été arrêtés car soupçonnés de vol de donnés. Mais il n'est pas évident que la situation au sein d'agence se soit améliorée.
Un ancien employé de la division de «piratage» de la NSA, Jake Williams, dont le nom et le lieu du travail ont été dévoilés par Shadow Brokers, a qualifié la situation de «catastrophe à plusieurs niveaux». Il a confirmé que les agents de police «chassaient» ceux qui sont impliqués dans le vol, sans pour autant avoir arrêté personne.
D'après The New York Times, l'un des principaux suspects dans cette affaire est la Russie qui a, à plusieurs reprises, démenti les accusations des services secrets américains. Sans citer aucune preuve de l'ingérence russe, le journal a évoqué que la compagnie russe «Kaspersky Lab» avait été parmi les premiers à «trouver» la division «piratage» de la NSA et à protéger ses logiciels de l'ingérence de l'Agence, en diminuant ainsi «le flux des informations de renseignement». En 2017 l'Administration américaine avait interdit d'utiliser les produits «Kaspersky» sur les ordinateurs du gouvernement fédéral.