Varsovie a certainement dû demander l’avis des autorités européennes et des États-Unis avant d’annoncer son intention d’acheter cinq sous-marins français, mais les Polonais doivent être prêts à des concessions, a déclaré à Sputnik l’observateur militaire russe Viktor Litovkine.
«La Pologne a préféré la France probablement après avoir obtenu le feu vert de Bruxelles, de l’Otan et de Washington […]. Les Polonais doivent être prêts à des sacrifices: quand on n’a pas de sous-marins et qu’on ne peut pas en construire, on doit en acheter. Mais ils peuvent en acheter seulement à leurs partenaires de l’Alliance, et seulement avec l’accord de Bruxelles et de Washington», a affirmé M.Litovkine.
«Il n’est pas exclu qu’il s’agisse de l’argent que les Polonais ont obtenu pour le déploiement d’une brigade américaine de blindés lourds, de dépôts pour une brigade motorisée et d’éléments du bouclier antimissile américain sur leur territoire», a estimé M.Litovkine.
En septembre dernier, le ministre polonais de la Défense Antoni Macierewicz a déclaré, lors d’une visite en France, que son pays envisageait d’acheter des sous-marins à Paris. Il a évoqué ce dossier lors d’une rencontre avec son homologue française Florence Parly.
M.Litovkine pense que cette tentative d’acheter des sous-marins «n’est pas liée la rupture du contrat sur les hélicoptères français Caracal» qui a assombri les relations entre les deux pays.
Selon l’expert, la Pologne veut se doter de sous-marins diesel, puisque les submersibles nucléaires sont trop chers et que leur vente est interdite par les règlements internationaux.
«La Pologne est un État ambitieux qui veut jouer un rôle important au sein de l’Otan, en Europe et dans le monde entier. Comment pourrait-elle rester sans sous-marins? C’est impensable!», a déclaré l’expert.
Par ailleurs, aucun contrat n’a encore été signé et il vaut mieux attendre l’arrivée du premier sous-marin en Pologne, d’après lui.
«Avant de livrer cinq sous-marins, les Français doivent les construire. Ils peuvent aussi fournir des sous-marins d’occasion. Le prix modique le confirme. Il faut voir où cela mènera», a conclu M.Litovkine.