Selon un général de l'Armée de l'air turque, Erdoğan Karakuş, son pays a besoin, en urgence de quelque 25-30 systèmes antiaériens, «non seulement des S-400, mais également d'autres armements encore». En cela, l'attitude de l'Otan est plutôt divisée:
«Les pays-membres de l'Otan ne peuvent jamais être unis ni dans leurs actions, ni dans les idées. Le clivage d'aujourd'hui est en partie similaire à ce qui avait eu lieu plus tôt dans l'histoire de l'Alliance. La France et l'Italie sont déterminées à développer la production de leurs propres systèmes de lutte antiaérienne», a-t-il estimé. «Elles attachent aussi de l'importance à la participation de la Turquie à ce processus, car cette dernière possède un certain potentiel de production.»
Un autre interlocuteur de Sputnik, le politologue Can Ünver, a affirmé que l'apparition d'alliances internes au sein de l'Otan et la création d'un système antiaérien non américain constituent un tournant important et positif. De surcroît, l'accord trilatéral dont l'une des parties est Ankara atteste que sa politique étrangère est menée dans plusieurs directions.
«Je crois que cet accord est un indice de la ligne de politique extérieure multidimensionnelle de la Turquie. Cette démarche [la signature de l'accord, ndlr] ne présente pas d'obstacles à l'acquisition des S-400 à la Russie. Cela ne va pas favoriser la dégradation des rapports entre les deux pays, mais va plutôt les améliorer», a résumé M.Can.
Le 12 septembre, le Président turc, Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'Ankara avait signé avec la Russie un accord portant sur l'achat de quatre batteries de S-400 pour un montant compris entre 2 milliards et 2,5 milliards d'euros. Selon les autorités turques, les livraisons devraient avoir lieu dans un délai de deux ans.