Des chèvres, du fromage et un nouveau pont: la vie d'un fermier américain dans l'Altaï

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L'Américain Justus Walker souffre d'asthme: il a trouvé un climat adapté à son état de santé dans un village de l'Altaï où il élève des chèvres et produit du fromage à partir de leur lait. Pour développer son entreprise, il a même construit un pont.

Un emplacement convenable

Justus Walker a passé 22 ans en Russie — les deux tiers de sa vie. Il est arrivé avec ses parents quand il était enfant et a étudié dans une école russe. Avant de déménager dans l'Altaï, sa famille travaillait dans l'agriculture sur le territoire de Krasnoïarsk. Walker s'est marié avec une Américaine avec laquelle il a trois enfants. Il y a plus d'un an, le fermier a éprouvé des problèmes de santé et il a dû changer de lieu de résidence à cause du climat, et ses parents sont rentrés aux États-Unis.

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Justus Walker

«Je fais de l'asthme depuis mon enfance et l'an dernier, j'ai fait une crise très forte. Il a fallu prendre la décision de déménager. Nous pensions d'abord partir sur le territoire de Krasnodar, mais les prix des terrains étaient trop élevés. Nous avons donc opté pour l'Altaï où le climat était favorable. J'aime bien l'Altaï, ma santé aussi», raconte Justus Walker.

La traversée

La traversée du fleuve de montagne Kouevata s'effectue dans le district de Solonechnoe où le fermier développe son activité agricole. L'ancien pont traversant le fleuve avait été construit il y a près de 30 ans et était très usé, et il a été balayé pendant une crue l'an dernier.

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Pendant presque un an l'entrepreneur passait à gué, ce qui abîmait son matériel. Cette année, il a décidé d'ériger une traversée.

«Le pont a été bâti sur un support de poutres en forme de trapèze, il a été renforcé par des pierres pour le rendre plus stable et le protéger contre les crues. Les poutres ont été recouvertes de planches. On a utilisé du mélèze et du sapin. Cela a coûté 175.000 roubles (près de 3.000 euros) et la construction a demandé un peu plus d'une semaine. Dans toute entreprise, agriculture y compris, il faut construire et investir à un certain moment. J'ai investi mon capital initial dans mon avenir et dans l'avenir de mon entreprise», déclare le fermier.

Des volontaires et des voisins l'ont aidé à construire ce pont artisanal. Tout a été fait en tenant compte d'une éventuelle crue et de la sollicitation. Théoriquement, cette construction pourra servir pendant 50 ans.

«Je pense que ces questions d'infrastructure doivent être assumées par les propriétaires du terrain. Notamment quand il est question de traversées qui sont éloignées des routes principales. Pendant l'exploitation du terrain, on est confronté à des frais supplémentaires, on n'y échappe pas», conclut Justus Walker.

Le fermier a publié l'histoire de la construction du pont sur les réseaux sociaux et YouTube: près de 70.000 personnes l'ont visionnée en moins d'une semaine.

Une entreprise sans citoyenneté

Dans l'Altaï, l'Américain élève des chèvres et produit du fromage à pâte molle avec leur lait — feta, mozzarella et ricotta. Il projette également de produire du fromage à pâte dure, ainsi que d'élever des moutons. Justus Walker parle volontiers de son entreprise, partage les secrets de fabrication de son fromage et est ouvert au contact, mais n'a toujours pas la citoyenneté russe.

«Pour recevoir la citoyenneté russe je dois renoncer à l'américaine, mais je ne veux pas le faire parce que mes parents vivent encore aux USA», explique le fermier.

D'ailleurs, il a plusieurs amis fermiers américains qui voudraient également s'installer en Russie pour travailler dans l'agriculture.

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En août 2014, Justus Walker a accordé une interview à une chaîne fédérale sur les sanctions antirusses. Les journalistes ont diffusé l'extrait le plus explicite où le fermier parle ironiquement des conséquences des sanctions sur les produits alimentaires. A la fin de l'extrait, après sa phrase «parce qu'il n'y aura pas de votre formage italien!» le fermer éclate de rire. Depuis, on le surnomme le «joyeux crémier».

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