La politique d'isolement de la Corée du Nord sur l'échiquier international est vouée à l'échec, a estimé la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Valentina Matvienko, tout en exhortant à régler la situation sur la péninsule coréenne par la voie de négociations.
«Je veux dire, du point de vue humain, que même avec toutes les difficultés qui existent, nous ne devons pas oublier que là [en Corée du Nord, ndlr] habitent des gens bien vivants et il ne faut pas s'abaisser jusqu'à une certaine barre où le peuple, les enfants crèvent de faim», a-t-elle affirmé mercredi aux journalistes, s'exprimant sur le souhait des États-Unis d'abaisser le niveau des relations diplomatiques avec la Corée du Nord. «Nous ne pouvons pas le laisser se produire dans le contexte de toutes les limitations et obligations de respecter les résolutions du Conseil de sécurité.»
Selon Mme Matvienko, la Russie est toujours d'avis qu'il n'existe pas d'alternative au règlement diplomatique du problème nord-coréen.
«Il ne faut pas isoler totalement la Corée du Nord de la communauté internationale. Il faut faire tout son possible afin de la faire s'asseoir à la table des négociations, pour trouver des positions de pourparlers, pour cesser de s'échanger des menaces et des propos incendiaires», a-t-elle souligné.
Les tensions ne cessent de monter autour de la péninsule coréenne ces derniers mois, durant lesquels Pyongyang a réalisé une série inédite de tests de missiles et procédé à l'essai d'une bombe à hydrogène (bombe H). Washington et Pyongyang échangent régulièrement des menaces et des intimidations. Donald Trump a menacé mi-septembre de «détruire totalement» la Corée du Nord en cas d'attaque initiale de Pyongyang. Pour sa part, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a promis de prendre les mesures les plus cruelles de l'histoire contre l'agression américaine.
De leur côté, la Russie et la Chine ont élaboré de nombreuses feuilles de route permettant le règlement pacifique du conflit sur la péninsule, mais elles ont toutes été ignorées par Washington.