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Les économistes ne mangent pas tous des enfants! Rendez-vous chaque semaine avec Jacques Sapir, Clément Ollivier et leurs invités pour égrener les sujets de fond qui se cachent derrière le tumulte de l’actualité.

La révolution d’Octobre: «un débat qui reste encore totalement d’actualité»

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Le centenaire de la révolution d’Octobre suscite bien des commémorations, certaines élogieuses, d’autres beaucoup moins. Retour sur l’histoire et l’héritage controversé de cette révolution par Jacques Sapir, avec Jean-Christophe Buisson, écrivain et directeur adjoint du Figaro Magazine et Alexandre Jévakhoff, haut fonctionnaire et historien.

L'histoire complète des révolutions de 1917 reste à écrire, les nombreux ouvrages suscités par le centenaire de 1917 le démontrent aisément. Jacques Sapir et ses invités se demandent ainsi pourquoi ces évènements sont survenus et quelle fut la part du hasard, du pragmatisme et de l'idéologie dans le comportement des Bolchéviques.

Quelle est la perception actuelle de la révolution d'Octobre? Alexandre Jévakhoff, haut fonctionnaire et historien, auteur de La guerre civile russe (Éd. Perrin), fait le portrait d'une société russe assez partagée: «on voit bien la manière dont ce centenaire est célébré ou non célébrée en Russie que ce débat touche beaucoup de facteurs, de milieux très différents, de l'Église orthodoxe russe qui s'est prononcée très clairement par la bouche du patriarche pour condamner en particulier les évènements d'Octobre et à l'autre côté, ce qu'il reste du Parti communiste russe qui lui, reste très, très fier de ce qui a été accompli […] c'est un débat qui reste encore totalement d'actualité.»

Pour Jean-Christophe Buisson, écrivain et directeur adjoint du Figaro Magazine et auteur de 1917, l'année qui a changé le monde (Éd. Perrin), la France s'est également saisie du débat sur la Révolution russe, en particulier sur la personnalité et les responsabilités de Lénine: «ce débat existe aussi en France, pas exactement sur la légende noire ou la légende rouge, mais sur la personnalité de ceux qui ont fait la révolution d'Octobre, en l'occurrence Lénine. Il y a toujours en France deux écoles, l'une pour considérer que Lénine est vraiment l'homme qui a déclenché ce système totalitaire qu'on va appeler le communisme soviétique [….] Et puis il y a encore une école qui conteste cette vue des choses en disant, mais non Lénine était un grand humaniste, un grand utopique, il a fait cette révolution c'est merveilleux.»

La Russie n'était-elle pas condamnée à une révolution? Alexandre Jévakhoff rappelle que «la première révolution date de 1905», mais ajoutée à «la croissance économique» et pire encore «le phénomène de la Première Guerre mondiale». Ainsi l'historien conclut-il: «il y a un certain nombre de facteurs que l'on pourrait appeler d'objectifs dans un langage marxiste qui effectivement poussaient». Ainsi «tout le monde était conscient, peut-être même Nicolas II même s'il ne l'a jamais dit explicitement, que le système ne pouvait pas perdurer en l'état.»

Jean-Christophe Buisson insiste également sur la personnalité de Lénine qui a su capter les aspirations des paysans et des soldats, à savoir la fin de la guerre et la terre donnée aux paysans: «le génie démagogique de Lénine, c'est de sentir qu'il y a vraiment un ras-le-bol de la guerre, donc de l'armée, qui est plus important qu'ailleurs. Donc on va dire —avec nous au pouvoir, on arrête la guerre quels que soient les sacrifices territoriaux que nous aurons à faire- et ils le feront —et on donne la terre aux paysans- c'est-à-dire les deux choses à laquelle 80% de la population sont attachés.»

Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik

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