Des accords de coopération militaro-technique, ainsi qu'un accord-cadre et un mémorandum d'intention ont été signés pendant la visite à Doha du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou — la première de l'histoire des relations entre les deux pays. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Le secteur économique de l'armement est probablement le plus politisé. Le choix ou le changement de fournisseurs d'armes correspond pratiquement toujours à une modification significative, voire radicale, de la ligne en politique étrangère. Dans le cas de Doha, cette réorientation de la politique étrangère sur Moscou s'explique par plusieurs facteurs.
Pour le Qatar, qui depuis cet été subit une forte pression de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, des EAU et du Bahreïn, il s'agit également de se doter d'un maximum d'alliés puissants, Russie y compris. C'est cette dernière circonstance qui incite à se demander si les éventuelles livraisons de S-400 au Qatar n'affecteront pas le développement des relations entre Moscou et l'Arabie saoudite qui réagit toujours jalousement, voire douloureusement, au renforcement des relations avec les pays figurant sur sa liste noire — qui plus est dans le secteur militaire.
Selon certains spécialistes, l'éventuelle acquisition de S-400 russes par le Qatar est avant tout politique et n'affectera pas significativement l'équilibre militaire dans la région. Pour le Qatar, l'achat d'un équipement comme le S-400 est plutôt une question de prestige, de satisfaction des ambitions personnelles de la dynastie au pouvoir qui cherche, surtout aujourd'hui, à ne pas se faire distancer par ses concurrents saoudiens. C'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à une forte colère de Riyad. Et d'ici à ce que le Qatar reçoive les S-400 (pas avant 2020) la disposition des forces pourraient changer plusieurs fois dans cette région imprévisible.
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