Le Qatar est le prochain sur la liste des acheteurs d'armes russes

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Après l'Arabie saoudite, le Qatar pourrait rejoindre la liste des pays souhaitant acquérir les nouvelles armes russes, notamment les systèmes antiaériens S-400.

Des accords de coopération militaro-technique, ainsi qu'un accord-cadre et un mémorandum d'intention ont été signés pendant la visite à Doha du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou — la première de l'histoire des relations entre les deux pays. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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Il n'est pas encore question de contrats réels définissant des délais, des conditions et la liste des livraisons: les parties n'ont fait que réaffirmer leur disposition à avancer dans ce sens. Mais ce n'est pas négligeable. Le Qatar, tout comme l'Arabie saoudite — sans parler de la Turquie qui est membre de l'Otan — achètent traditionnellement depuis des décennies des armes occidentales et notamment américaines. Depuis 2015, Riyad et Doha occupent respectivement les deuxième et troisième places parmi les plus grands importateurs d'armes au monde. Pourtant, la coopération militaro-technique entre Moscou et ces pays était jusqu'à présent relativement limitée. Ce secteur du marché mondial de l'armement est contrôlé de près par l'Occident mais aujourd'hui, une chance s'offre à la Russie de s'y introduire.

Le secteur économique de l'armement est probablement le plus politisé. Le choix ou le changement de fournisseurs d'armes correspond pratiquement toujours à une modification significative, voire radicale, de la ligne en politique étrangère. Dans le cas de Doha, cette réorientation de la politique étrangère sur Moscou s'explique par plusieurs facteurs.

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Premièrement, elle découle de la hausse notable de l'influence russe au Moyen-Orient suite à la succession de victoires de l'armement russe moderne en Syrie. Deuxièmement, elle fait écho à la désapprobation de la politique américaine dans la région et l'incertitude quant au fait que Washington puisse garantir la sécurité de ces pays en toutes circonstances.

Pour le Qatar, qui depuis cet été subit une forte pression de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, des EAU et du Bahreïn, il s'agit également de se doter d'un maximum d'alliés puissants, Russie y compris. C'est cette dernière circonstance qui incite à se demander si les éventuelles livraisons de S-400 au Qatar n'affecteront pas le développement des relations entre Moscou et l'Arabie saoudite qui réagit toujours jalousement, voire douloureusement, au renforcement des relations avec les pays figurant sur sa liste noire — qui plus est dans le secteur militaire.

Selon certains spécialistes, l'éventuelle acquisition de S-400 russes par le Qatar est avant tout politique et n'affectera pas significativement l'équilibre militaire dans la région. Pour le Qatar, l'achat d'un équipement comme le S-400 est plutôt une question de prestige, de satisfaction des ambitions personnelles de la dynastie au pouvoir qui cherche, surtout aujourd'hui, à ne pas se faire distancer par ses concurrents saoudiens. C'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à une forte colère de Riyad. Et d'ici à ce que le Qatar reçoive les S-400 (pas avant 2020) la disposition des forces pourraient changer plusieurs fois dans cette région imprévisible.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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