Quant aux exercices Silver Arrow de l'Otan qui viennent de s'achever en Lettonie, ils n'ont rien d'extraordinaires en soi, les entraînements de militaires étant plutôt routiniers, a estimé Andrea Cucco dans un entretien accordé à Sputnik.
«Mais il est pour le moins étrange que la tenue de ces exercices soit justifiée par une menace d'invasion militaire et de provocations. C'est que de tels exercices ne servent plus depuis longtemps à des objectifs purement militaires. Aujourd'hui, on fait la guerre autrement, notamment à l'aide de sanctions, ce qui est beaucoup plus perfide et dangereux, ainsi que par la falsification d'informations», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler qu'il y a une dizaine de jours, une conférence des pays membres de l'Alliance s'était tenue au Collège de défense de l'Otan à Rome qui portait principalement sur les fake news, fausses nouvelles fabriquées à des fins militaires et politiques.
«La Russie et la Chine y ont été citées à titre de principaux fournisseurs de telles informations manipulées. […] Dans bien des pays occidentaux, l'information est manipulée depuis très longtemps pour atteindre certains objectifs politiques et militaires, et organiser des conférences sur les fake news dans ces conditions relève certainement d'une hypocrisie pure et simple», a poursuivi l'éditeur, ajoutant que la Russie serait incontestablement le dernier pays à attaquer l'Occident.
Selon M.Cucco, 70 après sa fondation, l'Otan poursuit plutôt des objectifs commerciaux. En adhérant à l'Alliance, les pays doivent s'adapter à ses normes et verser des cotisations.
«On ne doit pas oublier le commerce des armes qui lie les pays de l'Otan, alors que l'Alliance elle-même traverse une profonde "crise identitaire" et des valeurs. […] Chez nous, en Occident, on parle beaucoup de la liberté et de la démocratie, tout en propagent des mensonges et des calomnies. En 70 ans, le monde a changé à tel point qu'il est pour le moins dérisoire de garder une telle alliance militaire, en estimant qu'elle aura le même rôle qu'à sa fondation dans un contexte absolument différent», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.