Il est peu probable que les scandales sexuels qui secouent à présent la classe politique du Royaume-Uni puissent affecter sérieusement le gouvernement en place, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik l'économiste politique Rodney Atkinson.
«Le comportement des personnes, telles que Jeffrey Archer [membre du parlement britannique représentant le Parti conservateur, ndlr] qui fait toujours partie de la Chambre des Lords, n'a pas compromis leur carrière politique. Aussi, serait-il pour le moins naïf de parler d'un préjudice quelconque infligé au gouvernement, dont de tels individus étaient membres. Je ne m'attends pas à une atteinte politique sérieuse pour le gouvernement de Theresa May», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de reconnaître toutefois que de nouvelles démissions n'étaient évidemment pas à exclure.
«J'espère cependant qu'il s'agirait alors de faits et gestes effectivement déplacés et non de cas où quelqu'un aurait effleuré le genou d'une jeune femme ou de ragots sur des flirts. On connaît en effet des cas vraiment graves, telles que les histoires impliquant Kevin Spacey ou Weinstein», a poursuivi M.Atkinson.
Et de prévenir que des accusations absurdes pouvaient détourner l'attention des problèmes réels.
«Quoi qu'il en soit, je ne pense pas que cela puisse affecter la capacité de travail du gouvernement», a souligné l'expert.
Évoquant la vague mondiale de dénonciation du harcèlement sexuel qui déferle depuis le scandale Harvey Weinstein et fait également des vagues outre-Manche, M.Atkinson a relevé qu'il s'agissait en règle générale de très jeunes personnes qui avaient été victimes de ces abus avant même le début de leur carrière, que ce soit en politique ou à Hollywood.
«Il faut du temps pour que ces victimes grandissent et deviennent suffisamment courageuses pour faire une déclaration. Qui plus est, quand cela attire une grande attention de la presse… les victimes jugent qu'il est moins dangereux d'intervenir en masse. Il se peut qu'à présent, elles aient rompu le silence pour cette raison précise», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Plusieurs députés conservateurs sont épinglés par une liste qui révèle, entre autres, plusieurs cas présumés de harcèlement sexuel au parlement britannique. Le gouvernement a ouvert une enquête contre ses ministres concernés par des affaires similaires. Selon les médias, il s'agit ni plus ni moins que de la survie même du cabinet de Theresa May.