Paul Manafort et Rick Gates, tous deux membres de l'équipe de campagne de Donald Trump viennent d'être mis en examen pour de très graves chefs d'accusation, où la Russie est de nombreuses fois citée: complot contre les États-Unis, blanchiment d'argent, le fait d'être un agent non déclaré d'un pays étranger, déclaration fausse et trompeuse sur son état d'agent étranger, fausses déclarations et sept charges de non-déclarations de compte dans des banques étrangères. Le tout pourrait être en lien avec l'affaire Karachi et un cas de corruption en Ukraine.
Pour Oleg Kobtzeff, professeur de géopolitique à l'université américaine de Paris, il s'agit de relativiser les faits qui ont été commis: «il y a un gouffre entre les chefs d'accusation et le côté trivial, banal des actions qui ont été commises. Les plus graves qui ont été commis, ce sont effectivement des petites magouilles et des blanchiments d'argent.» Et Kobtzeff d'ajouter ainsi: «à l'époque où Colin Powell était quand même Secrétaire d'État, pourquoi ça n'a gêné personne, il n'y a même pas eu de débat ni de discussion, ni de mentions dans les médias, de ses très proches liens avec l'Arabie saoudite et pareil pour toute la famille Bush». Pourquoi Moscou est-elle alors accusée d'implication? Selon lui, «la Russie, ça ne mange pas de pain, voilà un bon méchant qu'on peut attaquer sans que cela nuise vraiment à l'économie américaine.»
Un constat partagé par Marc German, spécialiste en industrie de la défense et en intelligence compétitive: «une des cibles de l'intelligentsia, c'est Donald Trump et tout ce qui peut affaiblir Donald Trump et qui peut nuire aux intérêts russes ou à l'influence russe ou à l'image russe est bon à prendre.»
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