Libérer le mécanisme Onu-OIAC du «diktat américain» pour connaître la vérité en Syrie

© Sputnik . Andrei SteninLe vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov
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Il est nécessaire de libérer la mission conjointe Onu-OIAC du «diktat américain», qui l'empêche d’accomplir son mandat, et de déterminer les coupables des attaques chimiques en Syrie, a déclaré jeudi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, pointant un certain nombre d’incohérences au cours de l’enquête.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a commenté jeudi la situation entourant l'enquête menée par la mission conjointe Onu-OIAC afin d'élucider l'affaire sur les attaques chimiques en Syrie, notamment à Khan Cheikhoun.

«Malheureusement, non sans l'influence des États-Unis, ces instruments qui sont appelés à établir la justice — notamment la mission de l'OIAC, le Mécanisme d'enquête conjoint de l'Onu — se sont révélés incapables d'accomplir comme il se devait leur mandat», a déclaré M.Riabkov.

Selon lui, cette enquête contient un certain nombre «d'incohérences et de lacunes».

«Nous voyons que la base de preuve est faible. La manière dont la preuve a été recueillie viole les principes de base de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Et puis, beaucoup de choses qui sont pour nous absolument inadmissibles sont remontées à la surface après le rapport du Mécanisme d'enquête conjoint Onu-OIAC», a-t-il poursuivi.

Comme l'indique M. Riabkov, il serait indispensable, dans les intérêts de l'enquête, que le Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-Onu soit libéré du «diktat des États-Unis», car les collègues américains «démontrent un mépris total des règles élémentaires du travail dans ce domaine sensible».

«Cela ne fait que nous renforcer dans notre conviction que des mesures urgentes et radicales doivent être prises pour libérer le Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-Onu, ainsi que tout le travail dans ce sens, de cette emprise de la position américaine, du diktat américain dans ce domaine aussi tragique et politiquement sensible», a-t-il souligné.

D'après le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Moscou fera tout son possible pour savoir ce qui s'est réellement passé à Khan Cheikhoun.

«La tragédie des évènements à Khan Cheikhoun n'est pas moins évidente pour nous que pour nos collègues à Washington. Pour cette raison, étant donnée la dimension de cette tragédie, nous avons tout fait et ferons tout ce qui est possible pour rétablir la vérité», a-t-il tranché.

M. Riabkov a également commenté les allégations de Washington qui accusait Moscou d'avoir «tenté de saper le travail du Mécanisme conjoint Onu-OIAC».

«Je ne voudrais pas m'engager dans une réponse émotionnelle, même si elle s'impose ici. Mais sur le fond de la question, dans un monde civilisé, il convient de tenter de savoir ce qui s'est passé avant d'avancer des accusations», a-t-il affirmé.

Selon lui, compte tenu de la situation, il n'y a plus de raisons de poursuivre les polémiques à ce sujet avec Washington.

«Nous présenterons les détails aujourd'hui, et je ne pense pas qu'il y ait de raisons de continuer la polémique avec les États-Unis. Les faits, les conclusions et l'analyse que nous présenterons parleront d'eux-mêmes», a-t-il conclu.

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Récemment, Moscou a mis son veto à un projet de résolution américain prorogeant le mandat de la mission d'enquête Onu-OIAC sur les attaques chimiques en Syrie. La Russie a également annoncé qu'elle prendrait une décision concernant le mandat après la publication des résultats de l'enquête sur l'attaque du 4 avril dernier à Khan Cheikhoun.

L'opposition syrienne a annoncé, le 4 avril, qu'une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d'être à l'origine de la dispersion chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l'incident sur les djihadistes et leurs alliés. Les autorités du pays ont rappelé qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l'arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

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