«#metoo», «non à l'impunité des violences contre les femmes», «ma grand-mère, ma mère, moi, pas ma fille». Ce sont les quelques slogans que l'on pouvait apercevoir lors du rassemblement contre les violences faites aux femmes, ce dimanche 29 octobre à Paris. Une mobilisation suivie dans de nombreuses grandes villes françaises, qui vient mettre un point d'orgue à la libération de la parole des victimes de harcèlement sexuel, initiée par les hastags «# metoo» et «# balancetonporc». En effet, à la suite de la retentissante affaire Harvey Weinstein, des milliers de témoignages ont fleuri, de manière exponentielle, sur les réseaux sociaux permettant à leurs auteurs de partager leur expérience. Sputnik est allé à la rencontre de ces femmes.
Pour Carol Galand, journaliste et instigatrice de la mobilisation, le but est de provoquer une «prise de conscience collective» afin d'«inciter les femmes à sortir de leur silence.»
«J'ai vu beaucoup de témoignages de femmes qui minimisaient leurs propres expériences en disant qu'elles étaient jeunes, ou parce qu'elles portaient une jupe […] J'ai été sidéré que les femmes avaient honte, qu'elles culpabilisaient. La honte doit changer de camp», explique Carol Galand.
«Il n'y a que 20% des femmes victimes de viols qui sont accompagnées psychologiquement par la suite. Elles sont découragées, elles vont porter plainte, leur plainte n'est pas reçue. Elles ne sentent pas le statut de victime. Parfois, leur entourage ne les croit pas, minimise la situation.»
Et de conclure,
«On se retrouve avec un isolement incroyable autour de ces questions. Tandis que quasiment toutes les femmes à un moment ou un autre ont subi un harcèlement, une violence plus ou moins grande, qui peut aller du désagrément au traumatisme grave.»