Selon les documents intitulés «Activités de la CIA en Uruguay», les espions n'étaient pas rémunérés qu'en argent, ils l'étaient aussi «en voyages à l'étranger, en vacances payées pour les agents et leurs familles, ainsi qu'en biens immobiliers», a raconté Gerardo Núñez à Sputnik.
«La CIA a par ailleurs versé au moins 37 pots-de-vin en espèces aux employés des ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères d'Uruguay afin d'obtenir des renseignements confidentiels. Mais bien que les mécanismes d'espionnage utilisés par Washington aient été découverts, on ignore toujours de quels renseignements il s'agit précisément», a reconnu l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que la commission parlementaire avait envoyé une lettre au ministère uruguayen des Affaires étrangères en vue d'une convocation éventuelle de l'ambassadrice des États-Unis pour explications.
«Nous avons une multitude de documents à notre disposition, mais nous ignorons toujours comment ils ont apparu. Nous avons mis en évidence les techniques d'espionnage utilisées par les États-Unis, mais nous voudrions savoir les raisons pour lesquelles un tel travail systématique a été mené», a indiqué le parlementaire.
Selon ce dernier, les agents et les informateurs de la CIA étaient le plus souvent des militaires uruguayens. Les uns obtenaient des renseignements confidentiels de différentes ONG, d'autres y travaillaient, en essayant de les «désorganiser» de l'intérieur, y compris par l'organisation de troubles lors des manifestations.
«Les documents mentionnent par ailleurs des perquisitions illégales réalisées entre autres par des personnes se faisant passer pour des plombiers venus localiser des pannes dans des tuyauteries», a poursuivi M.Núñez.
Il estime qu'au mieux l'enquête de la commission pourrait s'achever d'ici à décembre prochain, mais vu la quantité immense de documents à étudier, elle risque de s'éterniser.
«Bien que nous possédions des arguments de poids, il nous faut tout systématiser pour produire à la justice des preuves solides de violations de la Constitution, de lois, de droits et de libertés de simples Uruguayens», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.