Samedi dernier, la matinée de ce couple, habitant la commune de Hem, dans le département du Nord, a commencé par un long moment de panique. En mission pour interpeller un suspect, des hommes du RAID ont fait irruption dans leur appartement, sans se douter à aucun moment de quoi que ce soit…
Face à cette famille de trois personnes choquée, il a fallu un temps certain aux policiers d'élite pour prendre conscience de leur bavure.
«J'ai entendu grincer au niveau de ma porte, je suis partie voir ce qu'il y avait. J'ai regardé au niveau de l'œil, mais je n'ai rien vu du tout. J'ai eu le temps de faire un pas en avant. Je me suis retournée, j'ai vu la porte exploser», a partagé la jeune femme.
Entre-temps, les policiers sont allés chercher le «suspect». Le père de famille était dans sa chambre et a sauté de son lit au moment où il a entendu sa femme crier. Ensuite, il a vu la grenade exploser.
«J'ai dit: "faites attention, y a un gosse!" Deux d'entre eux sont venus vers moi et m'ont mis en joue, un troisième m'a mis une droite et les menottes, puis m'a traîné dans une autre chambre», a-t-il raconté.
Longtemps après l'explosion de la grenade, la famille est restée étourdie dans son appartement dont la porte enfoncée ne fermait plus. Une équipe de sapeurs-pompiers a pris soin d'elle ce samedi matin et la famille a été hospitalisée pour des examens.
Deux jours après l'intervention fautive, la femme a affirmé avoir encore mal à une oreille et souffrir de migraines atroces. Quant à son mari, sa joue a dégonflé et il avait mal au genou qui a dû être opéré pour réduire les conséquences du choc reçu pendant l'attaque du RAID.
«Le RAID, c'est quand même l'élite. Ce ne sont pas des amateurs. Comment est-ce possible qu'il se trompe de porte?», s'indignent-ils.
#Hem: après le loupé du RAID, la police nationale s’excuse publiquement https://t.co/WDgtyY14qs pic.twitter.com/x0O8yaPgMQ
— La Voix du Nord (@lavoixdunord) 24 октября 2017 г.
La famille s'est adressée à un avocat pour prendre conseil. La mère ne cesse de revoir les images des instants terribles que sa famille et elle ont vécues:
«Je ne me sens pas en sécurité. Au moindre bruit, j'ai peur. Je ne peux pas sortir toute seule. On va mettre un an à s'en remettre. Ils ont quand même braqué leurs armes sur ma fille et moi. Cette image et celle de la grenade restent», confie-t-elle.