L’Otan et les États-Unis se compromettent en livrant des armes en Syrie sans assurer un bon contrôle de ces livraisons, a déclaré mercredi à Sputnik Ammar Waqqaf, fondateur et directeur du centre GNOSOS basé à Londres et consacré à l’étude de la Syrie et du Proche-Orient.
«L’Otan a livré des systèmes antichar américains TOW aux groupes modérés qui ont plus tard adhéré au Front al-Nosra, à Al-Qaïda, à Daech ou à d’autres groupes terroristes. C’est vraiment honteux de déclarer tout faire pour empêcher aux armes de se retrouver entre de mauvaises mains et ne pas pouvoir tenir ses promesses. La chaîne de livraison et de contrôle qui aurait dû être mis en place, ne fonctionne pas bien ou n’existe pas du tout», a indiqué M.Waqqaf.
Par exemple, cela peut arriver lorsque les États-Unis désignent un groupe de rebelles qui «ne commet pas de meurtres ou n’est pas lié avec Al-Qaida, leur fournissent des armes, les entraînent, etc. Et plus tard, ces personnes ou groupes adhèrent à d’autres formations comme Daech ou le Front al-Nosra», d’après l’expert.
«Ce moment est en effet compromettant et gênant vu que les États-Unis et leurs alliés de l’Otan ont déclaré avoir imposé un contrôle strict sur les armes létales qu’ils essayaient de livrer aux groupes opérant en Syrie», a indiqué M.Waqqaf.
Ces cinq dernières années, Daech aurait accumulé des stocks importants d’armes de l’Otan, estime M.Waqqaf.
Selon le général de brigade syrien Souheil al-Hassan, qui a dirigé l’opération de libération de la ville de Mayadine, dans l’est de la Syrie, les soldats syriens ont découvert des armes sophistiquées de l’Otan provenant des États-Unis, de Belgique ou du Royaume-Uni dans le grand dépôt de munitions de Daech.