Les ruines de Raqqa

L’assaut de Raqqa a commencé le 6 juin. Le 20 octobre, les FDS composées de détachements d’opposition arabo-kurdes ont officiellement annoncé la libération de la ville.

Damas ne considère aucune région syrienne, y compris la ville de Raqqa, comme libérée avant l’entrée de l’armée syrienne, a souligné le ministre syrien de l’Information Mohammed Ramiz Tarjaman.

Selon le ministre syrien, d’une part, le retrait de Daech de Raqqa est un fait positif et de l’autre, il est nécessaire que les troupes syriennes entrent dans la ville «indépendamment de la présence d’un autre groupe ou organisation».

Après les déclarations des FDS sur la libération de Raqqa, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont immédiatement fait part de leur intention d’accorder des dizaines de millions de dollars et d’euros au déminage et à la reconstruction de la ville.

La coalition et les États-Unis ont déclaré plus d’une fois qu’après la libération de Raqqa le pouvoir serait transféré aux habitants locaux mais n’ont pas précisé dans quelle mesure la ville serait indépendante de Damas.

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, s’est montré perplexe au sujet des déclarations des pays occidentaux sur l’octroi urgent de moyens financiers à Raqqa après les refus réitérés de livrer une aide humanitaire aux Syriens.

Selon Igor Konachenkov, ces dernières années, la Russie a invité à maintes reprises les États-Unis et les pays européens à envoyer de l’aide humanitaire aux Syriens. Une liste des localités qui en avaient le plus besoin était disponible. Or, Washington, Berlin, Paris et Londres ont à chaque fois refusé d’envoyer de l’aide humanitaire.

De l’avis du porte-parole du ministère russe de la Défense, ce concours financier urgent traduit «l’aspiration à éliminer au plus vite les traces des bombardements barbares laissées par l’aviation des États-Unis et de la coalition qui ont enseveli dans les ruines de Raqqa des milliers de civils qu’on prétendait "libérés" de Daech».

La coalition internationale dirigée par les États-Unis a bombardé Raqqa comme les aviations britannique et américaine avaient bombardé Dresde en 1945, a fait remarquer Igor Konachenkov.

Il existe une autre explication aux importantes injections financières dans la région de la part des États-Unis et de leurs alliés, est convaincu le sénateur Franz Klintsevitch, premier vice-président de la commission de la défense et de la sécurité du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).

En finançant la reconstruction de Raqqa, la coalition occidentale poursuit un but séparatiste, à savoir transformer la ville en capitale d’une autre Syrie qui serait hors du contrôle du Président Bachar el-Assad, considère le sénateur Franz Klintsevitch.

«Des millions de dollars et d’euros alloués en urgence à Raqqa sont un autre exemple de doubles standards en Syrie de la part de la coalition dirigée par les États-Unis», a fait remarquer le sénateur.

Konstantin Sivkov de l’Académie des problèmes géopolitiques partage cet avis du sénateur russe. Selon l’expert, la libération de Raqqa signifie que les États-Unis ont assis leur présence dans la région et qu’ils vont essayer de détruire l’intégrité territoriale de la Syrie et de l’Irak en installant une enclave kurde fantoche.

À l’heure actuelle, les Forces démocratiques syriennes sont en train de nettoyer la zone et d’effectuer le déminage.