L'idée du ministre fédéral Thomas de Maizière d'introduire en Allemagne une fête musulmane a provoqué un rejet massif. Des sondages indiquent que 70% des Allemands s'y opposent. Leur désapprobation est si ferme que le ministre a préféré battre en retraite.
L'avocate de Cologne Jaklin Chatschadorian, ancienne membre de l'Union démocrate-chrétienne d'Allemagne (CDU), a confié à Sputnik qu'elle faisait partie de ces 70% qui rejetaient l'initiative de M.de Maizière.
«70% sont contre tandis que de nombreux hommes politiques sont pour. À mon avis, cela signifie qu'un fossé se creuse entre la population et la politique», a-t-elle signalé, ajoutant que la politique ne voyait apparemment qu'un islam pacifique et fermait les yeux sur le problème de l'islamisme terroriste.
Elle estime qu'introduire une fête musulmane au niveau fédéral est synonyme d'accorder des faveurs à une religion contraire à la Constitution, d'autant plus que, selon elle, l‘islam ne fait pas partie de l'Allemagne.
«Qu'allons-nous fêter? D'ordinaire les fêtes musulmanes sont liées à une bataille victorieuse et leur message est différent par rapport aux fêtes chrétiennes ou judaïques», explique-t-elle.
L'idée de Thomas de Maizière suscite également les interrogations de Safter Cinar, président de la communauté turque en Allemagne. Selon lui, l'initiative du ministre demande une sérieuse réflexion.
Le député CDU Christoph Bergner, lui aussi, ne trouve pas de raisons de soutenir «l'introduction d'une telle fête».
Sputnik a demandé à la porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur Sonja Kock de faire la lumière sur la situation:
«M.de Maizière a laissé clairement entendre que nos fêtes tiennent au christianisme et, de son avis, tout restera ainsi», a-t-elle assuré à Sputnik.