Les informations des médias ont été reprises par les autorités provinciales. Leur porte-parole, Abdul Ghani Mosammam, a rejeté les affirmations d'après lesquelles le drone avait attaqué un cortège de mariage disant que «si ça avait été vrai, parmi les victimes il y aurait eu des femmes et des enfants, mais on n'en a pas trouvé».
Ce comble d'hypocrisie a provoqué l'indignation de nombreux députés de Kounar au parlement afghan et du conseil des anciens de la province.
Les représentants de la province de Kounar au parlement afghan sont sûrs qu'il s'agit d'un crime de guerre qu'on s'efforce de dissimuler. Pendant une réunion du parlement la députée Vazhema Safi a accusé le gouvernement de mensonge.
«Les victimes n'étaient pas des membres de Daech. C'étaient les gens qui participaient à un mariage. Fatigués, ils ont fait une courte halte pour prendre du thé et à ce moment des drones sont apparus», a-t-elle relaté.
«Toutes les personnes tuées dans ce raid étaient des civils et n'ont jamais eu rien en commun avec les terroristes de Daech ou taliban, restant loyales envers le gouvernement afghan», a relevé le député.
Le président de la Chambre des représentants afghane Abdul Rauf Ibrahimi a appelé les députés à enquêter sur cet incident dans la province de Kounar et à punir les coupables.
«Nous demanderons des comptes aux représentants de l'armée pour le meurtre de 14 civils dans un raid de drones étrangers et nous les interrogerons sur les raisons pour lesquelles de telles bavures se produisent régulièrement», a-t-il promis.
L'incident de Kounar fournit une nouvelle confirmation de la triste tendance constatée par l'Onu. Selon le rapport trimestriel de sa Mission d'assistance en Afghanistan (Manua), sur les neuf premiers mois de 2017 «205 Afghans ont été tués et 261 blessés, dont deux tiers sont des femmes et des enfants» dans des bombardement aériens conduits par les Forces afghanes et américaines. Une augmentation de 52% par rapport à la même période de 2016.