Les élections législatives en Autriche ont pris la forme d'un référendum sur l'immigration. La réponse a été sans ambiguïté aucune. Les conservateurs de l'ÖVP de Sebastian Kurz, leur jeune dirigeant de 31 ans, ont en effet enregistré une victoire sans appel avec 31,36% des suffrages. Ils sont suivis des populistes du FPÖ avec 27,35% des suffrages, un score réellement historique. Ces élections sont importantes bien au-delà des frontières de l'Autriche. Elles le sont pour les relations entre Europe orientale et Europe occidentale, en particulier, et pour l'avenir de l'UE, en général.
Patrick Moreau, politologue au CNRS, auteur de De Jorg Haider à Heinz Christian Strache — L'extrême droite européenne à l'assaut du pouvoir paru aux Éditions du Cerf en 2012, explique les résultats de cette élection si favorable à la droite ainsi qu'à l'extrême-droite: « on s'aperçoit que c'est [l'immigration] le thème principal. 60% des sondés ont fait de l'immigration la question première. Mais derrière, il y a deux autres dimensions qui jouent aussi un rôle dans la mobilisation de l'électorat du FPÖ et de l'électorat ÖVP […] c'est d'abord la question de la sécurité et la problématique de l'islam comme religion politique…. »
Retour de la vague populiste en Autriche? Michel Taube, fondateur du site d'information Opinion Internationale et auteur du livre On n'en a pas fini avec le Front National! considère que « ce qui s'est passé en Autriche ce weekend n'est qu'une étape de plus sur une montée en puissance des populismes et d'une réaction identitaire des Européens face à cette donnée nouvelle qui a fait irruption sur la scène européenne. » Il rappelle ainsi que Marine Le Pen a « réuni plus de onze millions de voix au deuxième tour de l'élection présidentielle » ce qui, selon lui, ne doit pas être perçu comme une défaite du populisme, bien au contraire.
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