Téhéran doute de la capacité réelle du président américain Donald Trump à changer l'accord nucléaire avec l'Iran, officiellement baptisé Plan global d'action conjoint sur le nucléaire iranien. Signé en 2015, cet accord est l'un des accomplissements principaux de la politique étrangère de l'administration de Barack Obama.
Ce traité a découlé des efforts de beaucoup de pays, sur plusieurs années, et a été renforcé par la position des cinq membres principaux du Conseil de sécurité de l'Onu et de l'Allemagne — le groupe P5+1 comprenant notamment la Russie. Grâce à cet accord, l'Iran a rendu son programme nucléaire transparent et permis aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de visiter ses sites secrets, souterrains dans beaucoup de cas.
Il a évoqué la volonté iranienne de répondre à cette violation des intérêts nationaux. «Nos armements et notre programme balistique, nos missiles sont destinés à la défense. Nous avons toujours visé à assurer notre propre défense», a fait remarquer le président iranien.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déjà souligné l'incapacité des États-Unis à quitter l'accord sur le programme nucléaire iranien de manière unilatérale.
Cette position anti-iranienne aussi ferme du leader américain a pu se former sous l'influence de ses conseillers. Selon les médias étrangers, c'est Nikki Haley, ambassadrice américaine à l'Onu, qui a recommandé à Trump de reconnaître la violation de l'accord par l'Iran. Elle aurait promis de présenter au président des arguments convaincants en faveur de la non-certification de l'accord contrairement aux positions du ministre de la Défense James Mattis et du secrétaire d'État Rex Tillerson, qui ont persuadé Trump de confirmer le respect du traité par l'Iran en juillet dernier.
Dans tous les cas, l'experte de l'Iran Karina Guevoguian souligne que Trump n'a aucun moyen juridique de revoir l'accord. «Même s'il lançait ce processus, il devrait obtenir l'approbation du Congrès et à ce que je sache, le Sénat est très sceptique envers son initiative», a-t-elle souligné.
Elle rappelle les positions des autres participants à l'accord, qui confirment le respect de toutes les conditions du texte par l'Iran. L'AIEA est du même avis. Karina Guevoguian estime que cette attitude aussi ferme de Trump envers l'accord nucléaire s'explique par le fait qu'il a été signé par l'administration précédente.
«Les partisans de cet entente, notamment Hillary Clinton, sont des ennemis de Donald Trump en politique intérieure. Tout cela ressemble pour le moment à une bagarre intérieure. A l'extérieur, il est impossible de revoir cet accord. Qui plus est, tous les autres participants insistent sur le fait qu'il est respecté», constate-t-elle.
L'annulation de l'accord pourrait également envoyer un message négatif à la Corée du Nord en ce qui concerne la «non-fiabilité des moyens diplomatiques de règlement du dossier nucléaire». Dans tous les cas, le député doute que les États-Unis quittent l'accord: «Les États-Unis se trouvent sur la ligne rouge, mais ils ne peuvent pas ignorer que cela pourrait se solder par une situation très grave dans la région, capable de placer le monde au bord d'une guerre».
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.