Le performeur russe Piotr Pavlenski a encore frappé, mais cette fois, sa performance pourrait se retourner contre lui.
Petr #Pavlenskiy sur son action devant la Banque de France. #Павленский о сегодняшней акции в Париже 👇🏼 @tvrain @EchoMskRu @galerist pic.twitter.com/45M3JkL4uF
— inna shevchenko (@femeninna) 16 октября 2017 г.
À la suite de cet acte volontaire, Piotr Pavlenski a été arrêtée par la police et est actuellement en garde à vue comme nous l'a confirmé son avocate, Me Dominique Beyreuther-Minkov. Avec cette nouvelle controverse, que risque Piotr Pavlenski sachant qu'il bénéficie du statut de réfugié politique depuis janvier 2017? En effet, la Banque de France, contactée par Franceinfo, a annoncé qu'elle allait «porter plainte». Le sas de sa succursale ayant été endommagé par les flammes, l'établissement ne pourra rouvrir «jusqu'à nouvel ordre».
«La loi du 29 juillet 2015 a rajouté un article dans le Code de l'entrée du séjour des étrangers du droit d'asile (CESEDA). Celui-ci prévoit qu'une personne qui a été condamnée pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ou puni de 10 ans d'emprisonnement, l'article prévoit que l'on puisse mettre fin à ce statut.»
Et d'ajouter,
«Lorsqu'il s'agit d'acte constitutif d'un crime ou d'un délit puni de 10 ans d'emprisonnement, il faut que la personne ait été condamnée en dernier ressort en France. Pour l'instant, il n'est pas condamné pour des actes qui ont été commis cette nuit et dont on ne sait pas encore s'il en est coupable. La présomption d'innocence s'applique.»
A noter qu'en cas de condamnation de moins de dix ans, il y a donc peu de chances que Pavlenski perde son précieux statut de réfugié politique. Néanmoins, au lendemain de cette performance, les réactions ne sont pas faites attendre notamment de la part des riverains.
Pour rappel, Piotr Pavlenski, n'est pas à son premier coup d'essai, en 2016 il avait déjà incendié la porte du siège historique du FSB (services secrets russes) et ex-KGB. Il s'était également distingué avec ses automutilations. En 2012, il s'était cousu les lèvres en soutien aux Pussy Riot. L'année suivante, il s'était enroulé nu dans des barbelés pour protester contre les lois «répressives» en Russie. Puis, il s'était cloué le scrotum sur la place rouge à Moscou. Et enfin, coupé un de ses lobes d'oreille au couteau. Personnalité controversée, il déclarait au magazine Deutsche Well au sujet de son acclimatation en France:
«Nous nous sommes intégrés et nous identifions aux Français, c'est pourquoi nous vivons comme les Français: nous ne travaillons pas et nous ne payons pas. Par exemple, l'immeuble où nous habitons, nous l'avons envahi.»
Une provocation qui était alors restée sans conséquence… ce qui ne sera donc sans doute pas le cas de la dernière performance de Piotr Pavlenski.