La Syrie exige que la Turquie retire ses militaires du territoire syrien sans aucun préalable, a déclaré dimanche à Saint-Pétersbourg le président de l’Assemblée du peuple de la Syrie Hamoud Al-Sabbagh.
«Le parlement syrien exige le départ des troupes turques sans aucune condition préalable», a indiqué M.Al-Sabbagh lors d’une réunion de l’Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP).
«Le parlement syrien condamne les actions de la Turquie. Nous les considérons comme une menace pour la sécurité de nos citoyens et une violation du droit international», a conclu M.Al-Sabbagh.
Il s’agit de la première réaction officielle de Damas à la nouvelle opération militaire lancée jeudi par Ankara contre les terroristes du Front al-Nosra dans la province d’Idlib. Dans le cadre de cette opération annoncée le 7 octobre dernier par le Président turc Recep Tayyip Erdogan, des forces spéciales turques et 30 véhicules blindés ont été déployés.
Samedi, l’agence syrienne SANA a informé, citant une source au sein du ministère syrien des Affaires étrangères, que Damas réclamait le «départ immédiat» des troupes turques de la province d’Idlib.
Actuellement, la province d’Idlib se trouve principalement sous contrôle du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, composé du Front al-Nosra l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda. Hayat Tahrir al-Cham n’a pas rejoint l’accord sur la mise en place d’une zone de désescalade dans la province d’Idlib.
D’après l’état-major turc, les militaires turcs opérant dans la province d’Idlib respecteront le cessez-le-feu, garantiront l’acheminement d’aide humanitaire et créeront des conditions pour le retour des réfugiés dans cette région. Les soldats turcs ont installé des postes d’observation dans la région le 12 octobre dernier.
Les relations entre Ankara et Damas se sont détériorées en 2011, après le soutien accordé par Ankara à l'opposition syrienne. Entre août 2016 et mars 2017, la Turquie a mené l'opération Bouclier de l'Euphrate dans le nord de la Syrie sans l'aval des autorités syriennes. Damas avait alors considéré cette offensive comme une violation de sa souveraineté.