Le Président américain Donald Trump veut soit conclure un marché très avantageux pour Washington soit se retirer tout simplement de l'accord NAFTA, entré en vigueur en janvier 1994 et réunissant les États-Unis, le Canada et le Mexique dans une zone de libre-échange, a déclaré Brenda Estefan à Sputnik.
«J'ai bien l'impression que ses propositions, surtout celles qui ont été formulées lors du troisième tour des négociations fin septembre, remettent en cause l'accord dans son ensemble, car elles renferment des choses que ni le Canada ni le Mexique ne peuvent accepter», a indiqué l'interlocutrice de l'agence.
Et d'ajouter que le NAFTA était principalement utilisé en tant qu'instrument politique.
«Les propositions des États-Unis revêtent un caractère notoirement protectionniste. Ainsi, la participation des entreprises mexicaines et canadiennes est limitée dans les appels d'offres américains, alors que les entreprises américaines peuvent participer aux appels d'offres mexicains et canadiens sans restrictions aucunes. […] Les exigences de M.Trump, c'est l'exemple d'un protectionnisme pur et simple», a expliqué Mme Estefan.
Elle a signalé qu'une telle attitude se trouvait en contradiction flagrante avec les principes mêmes de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et n'existait nulle part ailleurs dans le monde.
«Nous ne pouvons tout simplement pas l'accepter», a tranché l'interlocutrice de Sputnik.
Selon cette dernière, Donald Trump exploite par ailleurs la question du NAFTA pour détourner l'attention des médias des autres problèmes auxquels il se trouve confronté.
«Et nous savons que le Président américain est en train de vivre des temps difficiles», a résumé Mme Estefan.
Accusant l'accord NAFTA d'encourager l'exode des emplois américains vers le Mexique, Donald Trump s'apprête à en réviser les conditions, menaçant même de s'en retirer.
Selon les statuts de l'accord, l'une des parties peut notifier aux autres son intention de le quitter, ouvrant alors une période de 180 jours pour entamer de nouvelles négociations. Si aucun nouvel accord n'est conclu, l'ancien est alors dissous.