La décision des autorités américaines de dépêcher en Pologne une nouvelle brigade blindée constitue une violation «flagrante» de l'Acte fondateur Otan-Russie, signé en 1997 et qui concerne le stationnement permanent de forces supplémentaires de l'Alliance, affirme le directeur du Centre russe de l'analyse du commerce international des armes, Igor Korotchenko. Selon l'entente des deux parties, l'Alliance s'engageait par cet Acte à ne déployer aucun «contingent militaire important» à proximité du territoire de la Russie.
«Cette démarche […] témoigne du fait que Washington a de facto mis le cap sur la révision de toute une série d'importants traités internationaux en matière de stabilité stratégique», indique-t-il.
L'expert a rappelé que les États-Unis ont déjà «mis en question le traité Ciel ouvert par leurs décisions unilatérales d'interdire les vols d'observation des avions russes». De plus, poursuit-il, le «retrait du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire n'est pas non plus exclu». Et d'ajouter: «aujourd'hui, on observe encore un pas dans cette direction.»
Moscou a affirmé ce jeudi que sur fond des manœuvres militaires Zapad 2017, organisées conjointement par la Russie et la Biélorussie, les États-Unis ont dépêché une brigade blindée supplémentaire en Pologne. «Contrairement à toutes les déclarations faites par l'Otan et les États-Unis concernant l'insignifiance des troupes dépêchées vers les frontières russes, de facto, on y a déployé non pas une brigade, mais une division mécanisée des Forces armées américaines, vers laquelle il est possible de dépêcher en deux heures un contingent depuis la base américaine la plus proche en Europe», a indiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense évoquant à cet égard la base de Ramstein, en Allemagne.