Mesale Tolu, emprisonnée depuis fin avril en Turquie, est accusée d'appartenir au Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP), une formation interdite en Turquie car considérée comme «terroriste». Le procès s'est ouvert mercredi près d'Istanbul. La journaliste allemande risque jusqu'à 15 ans de prison.
«Je rejette les accusations portées contre moi. J'ai été visée par la police à cause d'une traduction que j'ai faite pour ETHA», a-t-elle déclaré lors de sa défense selon des propos rapportés sur Twitter par le cabinet d'avocats Droit des opprimés qui la représente.
Elle est accusée notamment d'avoir assisté à des manifestations et des funérailles de militants du MLKP, mais ses soutiens estiment qu'il s'agit d'un procès politique.
Mme Tolu, détenue avec son fils de trois ans, fait partie de la dizaine d'Allemands actuellement détenus en Turquie dans le cadre de l'état d'urgence imposé à la suite du putsch avorté du 15 juillet 2016, dont le journaliste germano-turc Deniz Yücel détenu depuis février.
Depuis le coup de force, les relations entre Berlin et Ankara, deux partenaires au sein de l'Otan, se sont fortement tendues.
Pour sa part, la Turquie accuse l'Allemagne de faire preuve d'indulgence envers des «terroristes», en abritant des kurdes et des putschistes présumés.
Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170 journalistes sont détenus en Turquie.