La réaction de la Maison blanche a été immédiate: le président américain Donald Trump a appelé son chef de diplomatie à «ne pas perdre son temps en essayant de s'entendre avec Little Rocket Man».
Il n'y a rien de surprenant à ce que le président américain prenne sous son contrôle l'agenda du département d'État américain, mais il est très rare que le chef de la Maison blanche soit en telle divergence avec l'un de ses protégés, indique le média. Visiblement, Washington suit actuellement deux lignes contradictoires vis-à-vis de la Corée du Nord. Ainsi, ces deux derniers mois, Trump a tenté plusieurs fois d'intimider Kim Jong-un, qui répondait par la réciproque à l'ancien présentateur de télévision. Notamment, face à la menace américaine de détruire la Corée du Nord, le dirigeant nord-coréen a qualifié Trump d'«attardé mental».
Plus Trump profère des menaces qui ne se traduisent pas en actes, plus il donne l'impression d'être un poseur à la langue bien pendue. A force, les autorités nord-coréennes pourraient cesser de prendre ses menaces au sérieux — même quand ce sera nécessaire. Néanmoins, il serait d'autant plus alarmant que le locataire de la Maison blanche soit sérieux dans ses menaces car des frappes des USA contre la Corée du Nord, même limitées, conduiraient très probablement à une nouvelle guerre de Corée.
Un dialogue avec la Corée de Nord permettrait de remplir plusieurs tâches. Avant tout, en engageant la discussion avec Pyongyang, il serait possible de faire redescendre la température politique sur la péninsule coréenne. «De plus, souligne l'éventuel futur ambassadeur des USA en Corée du Sud Victor Cha, le comportement de Pyongyang est moins provocateur quand le régime entretien une coopération diplomatique avec les USA». Les contacts bilatéraux pourraient également diminuer le sentiment d'encerclement que nourrissent les autorités nord-coréennes.
Cette nouvelle aspiration des USA à la guerre est contreproductive et dangereuse. De son côté, Rex Tillerson fait précisément ce que doit faire un secrétaire d'État: chercher une alternative pacifique. Son aspiration est peut-être vouée à l'échec, mais lui et les citoyens américains ne pourront le savoir qu'en essayant, conclut la revue.