«Il y a six mois, mon père a été égorgé par des terroristes de Daech au cœur de la ville. Ils l'ont accusé d'avoir aidé des avions de la coalition et les Forces démocratiques syriennes (FDS). Ils l'ont tué devant tout le monde. Ils ont filmé son exécution et l'ont publiée sur les réseaux sociaux. Une fois, j'ai réussi à me connecter à internet en douce et je suis tombé sur cette vidéo de l'assassinat de mon père. Il était absolument innocent, ce sont ses ennemis qui l'ont dénoncé. Et des djihadistes de Daech l'ont tué pour intimider les autres habitants de la ville. Les terroristes de Daech ont régulièrement effectué de telles actions dans les rues du centre pour que tout le monde les craigne. Ils obligeaient tous les habitants appeler Daech «État islamique» et, si quelqu'un refusait, on le punissait et on le traitait d'infidèle», a-t-il raconté.
Selon cet adolescent, la vie de sa famille dans le quartier Rimele s'est transformée en enfer après l'assassinat du père.
«Nous étions énormément effrayés. Ma mère, mes cinq frères et sœurs cadets et moi, nous voulions fuir Raqqa, mais nous n'y avons pas réussi. Vous savez, les terroristes de Daech ne permettent à personne de quitter la ville. Ceux qui essaient de fuir sont exécutés ou arrêtés. Quand des troupes de FDS sont entrées dans la ville et que notre quartier a été débarrassé de Daech, nous avons fui la ville dès que possible. Nous n'avions rien, ni nourriture, ni argent. Nous nous sommes rendus aux FDS et ils nous ont déplacés dans un camp de réfugiés. Nous voulons que notre ville soit libérée de Daech le plus vite possible et que nous puissions y rentrer. Nous souhaitons aller sur la tombe de notre père pour honorer sa mémoire», a dit Mihemed.