Son président, le russe Viatcheslav Kantor, a naturellement insisté en séance sur «le risque que la crise nord-coréenne déclenche des frappes nucléaires en chaîne à l'échelle mondiale, d'autant que la possibilité d'une provocation délibérée de la part de Pyongyang ne peut être ignorée.»
Allant plus loin dans sa volonté d'alerter l'opinion publique et les décideurs, il établit même, lors de la conférence de presse du Forum, une comparaison alarmante avec les bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki par l'armée américaine en 1945:
«Il m'est venu à l'esprit une analogie historique, entre la situation actuelle et ce qui s'est passé à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, il est reconnu quasi unanimement que les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki n'avaient aucune pertinence militaire de la part des États-Unis. Il s'agissait plutôt d'un instrument d'intimidation et de dissuasion, qui visait à influer sur la psychologie internationale afin de renforcer l'ordre mondial qui était en train de se dessiner pour les décennies de l'après-guerre.»
Renvoyant en quelque sorte dos à dos la menace nucléaire nord-coréenne et celle des États-Unis, Viatcheslav Kantor ne précise pas lequel des deux pays pourrait être à l'origine de ce nouvel Hiroshima: il ne s'agit pas de chercher qui est le coupable mais d'éviter que se reproduise un drame qui, cette fois-ci, pour reprendre les mots de William Perry à la même conférence, signerait «la fin de notre civilisation». À bon entendeur…