Une guerre nucléaire pourrait être déclenchée par le facteur humain ou une défaillance du système d'alerte avancée, a déclaré ce lundi William Perry, ex-secrétaire à la Défense américain, en marge du Forum international de Luxembourg sur la prévention d'une catastrophe nucléaire.
«Dans le monde moderne, le risque d'une catastrophe nucléaire augmente grandement. L'une des raisons pour lesquelles un conflit nucléaire pourrait être déclenché est une erreur humaine ou une éventuelle défaillance du système d'alerte avancée des États-Unis et de la Russie», a-t-il indiqué.
William Perry a rappelé que trois erreurs de ce type avaient été enregistrées durant les années de la guerre froide et s'est arrêté sur deux d'entre elles: celle de 1979 aux États-Unis et celle de 1982 en URSS.
William Perry s'est déclaré «profondément inquiet» face à l'état actuel des relations russo-américaines, rejetant dans une certaine mesure la responsabilité sur Washington. Il a rappelé que lui-même n'avait pas soutenu l'élargissement de l'Otan ni le déploiement du bouclier antimissile américain en Europe.
Il a noté que la Russie était «l'unique pays capable de porter préjudice aux États-Unis».
«Aurions-nous oublié les coûts de la course aux armements dans le secteur nucléaire?», a-t-il lancé.
William Perry a également cité trois nouveaux dangers relatifs à la prolifération nucléaire, qui n'existaient durant la guerre froide: le terrorisme nucléaire, l'éventualité d'une guerre nucléaire régionale entre l'Inde et le Pakistan et un éventuel conflit avec la participation de la Corée du Nord.