John Mark Dougan est né en 1976 dans la famille d'un vétéran de la guerre du Vietnam. Il a fait son service militaire dans le Corps des Marines et est entré en 2002 dans un commissariat de police à Palm Beach (Floride). Durant ses six ans de travail, et après s'être heurté à de nombreux cas de violences de la part des policiers, il s'est adressé à l'Inspection générale de la police. Mais l'effet fut contraire à celui qu'il attendait: c'est lui qui a dû démissionner.
Selon John Mark Dougan, il s'est rapidement rendu compte que l'abus de pouvoir était un problème d'ampleur nationale.
«Je l'ai compris quand je suis devenu policier. Mais ce problème est impossible à résoudre parce que dès que quelqu'un en parle, il est inscrit sur la liste des fauteurs de troubles et son patron cherche un prétexte pour le licencier», a-t-il dit.
Le site PBSOTalk a été fermé lorsque quelqu'un a publié les noms de plusieurs milliers d'agents du FBI et de juges fédéraux. John Mark Dougan a eu beau répéter qu'il n'avait piraté aucune base de données, ses ordinateurs ont été confisqués.
«C'est à ce moment-là que j'ai compris: il faut fuir d'ici», a-t-il indiqué.
Ayant mis une perruque et des lunettes noires, il a filé dans sa voiture jusqu'à la frontière avec le Canada où il a loué un petit avion privé. Au-dessus de Toronto, il a annoncé qu'il ne se sentait pas bien, obligeant l'avion à atterrir. L'ex-policier en a profité pour acheter un billet d'avion jusqu'à Moscou via Istanbul.
Le choix de Moscou s'explique par deux raisons. Premièrement, John Mark Dougan avait déjà un visa russe. Deuxièmement, les autorités américaines ne devaient pas se mêler des affaires du pays où il voulait demander l'asile politique.
«Je ne peux imaginer un autre gouvernement qui saurait mieux me défendre», a-t-il souligné.
Aujourd'hui, l'ex-policier vit à Moscou. Il a décidé de relancer son site PBSOTalk.
«Les gens ont droit à un site où chaque policier honnête peut parler des violations», a-t-il fait remarquer.