La Hongrie suscite un intérêt particulier chez ce milliardaire dont les fondations ont été impliquées dans le financement des révolutions de couleur ayant entraîné des changements de régime dans les pays d'Europe de l'Est depuis la fin des années 1980, écrit le quotidien Rossiïskaïa gazeta. Geoge Soros, né György Schwartz, n'a pas oublié l'humiliation ressentie après avoir perdu sa patrie, la Hongrie, à cause des Allemands. Soros aurait versé depuis plusieurs années 12 milliards de dollars à des pays différents via ses fondations Open Society, écrit Die Welt. On estime que près de 400 millions de dollars ont été transférés vers la Hongrie, officiellement pour «soutenir la société civile». Soros est particulièrement irrité par le fait que le Premier ministre hongrois Viktor Orban ne veut rien céder à l'Occident, développe des relations de confiance avec la Russie et met en œuvre de manière ferme et cohérente sa propre politique envers les «visiteurs de l'Est» malgré la pression voire les attaques de Bruxelles. Orban a été l'un des premiers à attirer l'attention sur l'hétérogénéité des réfugiés, alors que toute l'UE suivait docilement la politique des «portes ouvertes» de la chancelière allemande Angela Merkel. Quand la Hongrie a fait face à l'afflux de criminels du Moyen-Orient et de l'Afrique, Orban a ordonné d'ériger des barrières frontalières.
Le gouvernement d'Orban a aussi lancé une initiative inédite: 8 millions de Hongrois recevront des questionnaires proposant d'indiquer leur opinion sur le «complot supposé de Soros». Selon le Financial Times, ce questionnaire compte sept points d'accusation contre Soros. Les Hongrois devront répondre s'ils soutiennent le «démontage des barrières frontalières et l'ouverture des frontières, l'assouplissement des peines pénales pour les immigrés», et s'ils sont d'accord avec les propos indiquant que Soros «veut attaquer et punir publiquement les pays qui s'opposent à l'immigration». Cette initiative orientée contre Soros et ses fondations est appuyée par une campagne d'information puissante. Les rues principales de Budapest ont vu apparaître des affiches de George Soros au sourire rayonnant, avec la mention: «Empêchons Soros de rire le dernier». Ce sondage, qui coûtera aux autorités hongroises 3 millions de dollars, devrait se dérouler la semaine prochaine. L'analyse des questionnaires montrera si les Hongrois considèrent l'activité de Soros comme destructrice, ce qui pourrait se solder par l'interdiction complète des organisations liées au milliardaire dans le pays.
Mais ce n'est pas tout. Selon lui, l'UE doit «attirer annuellement au moins un million de demandeurs d'asile dans un avenir proche». Enfin, l'UE «doit accorder à tous les réfugies 15.000 euros par an pour le logement, les soins et l'éducation pendant plus de deux ans». Qui plus est, ses conseils-ultimatums ont été évoqués au moment où Merkel avait déjà commercé à y voir clair et à oublier les «portes ouvertes», alors que l'Union européenne entreprenait des efforts colossaux pour réguler l'afflux de réfugiés des pays frontaliers et établir des quotas. Mais Soros — qui a provoqué il y a un quart de siècle la chute de la livre britannique, une opération brillante d'un point de vue financier, mais amorale d'un point de vue humain — sourit probablement et se moque des tentatives de Budapest de lui «serrer la gorge». On verra bientôt qui rira le dernier en Hongrie.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.