Recep Tayyip Erdogan a fait savoir en direct sur la chaîne de télévision turque NTV que toutes les routes reliant la Turquie au Kurdistan irakien étaient déjà bloquées, le trafic aérien avec le nord de l'Irak déjà suspendu. Et de poursuivre, que sous peu l'espace aérien et les frontières terrestres seront également fermés:
«Comment est-ce que quelqu'un pourra entrer ou quitter la région?», a déclaré M.Erdogan en direct sur la chaîne de télévision NTV.
D'après le Président turc, la décision de la tenue du référendum a montré l'«ingratitude» des autorités du Kurdistan irakien qui, auparavant, avaient instauré des relations étroites, commerciales et politiques, avec la Turquie.
«Nous exigerons qu'ils tirent les leçons nécessaires de leurs fautes et prennent des mesures pour les corriger le plus vite possible», a dit M.Erdogan.
Il a également souligné que les projets de défaire les frontières, comme par le passé, sont basés sur le principe «diviser pour mieux régner». Le chef de l'État turc a fait remarquer que les Forces coloniales avaient déjà utilisé cette tactique avec réussite dans d'autres régions du monde et y avaient à présent recours au Proche-Orient.
«L'objectif des tentatives de démembrer la Syrie et l'Irak et la création dans la région de foyers de conflits ethniques et religieux est une tentative de faire de pression sur la Turquie du côté sud. Tout ceci est une partie d'un grand jeu. Je ne doute pas que grâce au soutien du peuple nous éliminerons cette menace», a rajouté M.Erdogan.
Le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, fermement condamné par le gouvernement du pays, s'est tenu le 25 septembre dernier. La population de la région autonome a voté à 92% en faveur de son indépendance. Les autorités irakiennes ont qualifié le référendum d'illégitime, soulignant qu'elles ne mèneront pas de négociations avec le gouvernement régional.
Plus tard, le Parlement irakien a demandé au Premier ministre Haider al-Abadi d'envoyer des troupes dans la région de Kirkouk, disputée entre Bagdad et le Kurdistan, en vue de reprendre contrôle des gisements pétroliers.
La Turquie et l'Irak ainsi que la Syrie, trois pays ayant des minorités kurdes, ont vivement dénoncé le référendum car ils craignent que cela ne fasse tache d'huile et que la carte de la région issue de la Première Guerre mondiale ne soit redessinée.