Les mouvements autonomistes français sont plein d'espoir en voyant ce qui se fait en Catalogne, a annoncé à Sputnik Caroline Ollivro, présidente du mouvement autonomiste breton Breizh Europa, commentant le référendum sur l'autodétermination catalan et ses conséquences possibles sur l'État français.
«On sait que nous vivons dans un État jacobin qui a beaucoup de mal à instaurer des référendums, alors que c'est dans notre constitution. Le Président de la République n'en fait quasiment jamais, ayant peur de la réponse. Un référendum sur l'autonomie de la région (et je ne parle pas d'indépendance!) en France pour l'instant est impossible.»
«Ils ont peur que si jamais ils nous accordaient le droit d'un référendum à propos d'une question "géographique" et administrative, par la suite nous pourrions envisager un référendum sur l'autonomie.»
Commentant le scrutin en Catalogne, la présidente de Breizh Europa a fait remarquer que même si Madrid en ignore les résultats, «nécessairement le droit à un moment donné sera aligné sur les faits en conformité avec le droit de l'autodétermination des peuples».
Pour afficher leur soutien aux Catalans, certains hommes politiques et représentants de mouvements autonomistes et indépendantistes corses et bretons ont diffusé de nombreuses publications consacrées au référendum d'autodétermination du 1 octobre.
Ainsi, Christian Troadec, maire de Carhaix, en Bretagne, a écrit sur son compte Twitter que le drapeau catalan installé sur le fronton de la mairie de sa ville l'était en signe de «solidarité avec le peuple catalan pour que s'exerce la démocratie en Catalogne»
Sur le fronton de la Mairie de Carhaix solidarité avec le peuple catalan pour que s'exerce la démocratie en Catalogne pic.twitter.com/YD4sH9rbmR
— troadec christian (@troadecch) 30 сентября 2017 г.
Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse depuis 2017, soutient également «le peuple catalan dans sa volonté démocratique».
À l'ouverture d'un bureau de vote occupée toute la nuit pour soutenir le peuple catalan dans sa volonté démocratique #referendumCAT pic.twitter.com/YJQhzfmK50
— Jean Felix Acquaviva (@JF_Acquaviva) 1 октября 2017 г.
De plus, l'Union Démocratique Bretonne (UDB) a envoyé des observateurs en Catalogne pour qu'ils surveillent les conditions de déroulement du scrutin et signalent toute irrégularité. Il est à noter que cette organisation a refusé de répondre aux questions de Sputnik sur ce point.
Des représentants du Front de libération nationale corse, ainsi que du mouvement Corsica Libera, se sont également rendus en Catalogne pour s'assurer de la bonne tenue du référendum.
Présence du mouvement national #Corse en #Catalogne @femuacorsica @CORSICA_LIBERA @Pe_A_Corsica @JF_Acquaviva @pacolombani @F_Alfonsi…. pic.twitter.com/3lixwbEu7A
— Simonpoli AnTòFrancè (@lazezu) 1 октября 2017 г.
Comme l'a indiqué le porte-parole du gouvernement catalan, Jordi Turull, 90% des Catalans qui ont participé au référendum qui s'est tenu le dimanche 1er octobre ont donné leurs voix pour l'indépendance de la communauté autonome. Le taux de participation est estimé à 42,3%, vu que 2,2 des 5,3 millions d'électeurs se sont prononcés au référendum.
Le référendum sur l'autodétermination de la Catalogne s'est déroulé malgré l'opposition de Madrid. La Cour constitutionnelle d'Espagne a suspendu tous les documents adoptés par la Généralité et le Parlement de Catalogne relatifs au vote, déclarant illégales toutes les actions des autorités catalanes visant à préparer le référendum. Pendant le scrutin, des heurts ont opposé la police aux personnes venues pour voter et protéger les bureaux de vote encore ouverts. Selon les autorités catalanes, au moins 844 civils ont été blessés.