Comment éviter que des armes vendues par des pays européens ne se retrouvent plus tard dans les mains de djihadistes en Syrie et en Iraq, ou bien alimentent le conflit qui se prolonge au Yémen? Le Parlement européen a ainsi proposé à l'Union européenne d'interdire la vente de ces armes aux Saoudiens par l'adoption d'une résolution non-contraignante.
Patricia Lalonde demande aux pays membres de l'UE d'agir: « il faut que ce soit chaque État qui décide d'interdire les ventes d'armes aux pays qui peuvent violer les droits de l'Homme. » La députée européenne relativise la portée de cette initiative des parlementaires européens: « c'est bien que le Parlement pousse à ça mais le Parlement est un peu dans l'incapacité ». Ce texte non-contraignant a pour but d'alerter et « d'exiger que les États puissent prendre le problème en main». Quels critères prendre en compte pour les embargos d'armes? Selon Mme Lalonde, les exportations d'armements doivent être conditionnées au « respect des droits de l'Homme, la situation interne dans le pays de destination ou encore la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité. »
Qu'est-ce qui poussent les États européens à vendre des armes à l'Arabie Saoudite? Hassan Maged, dirigeant de D&S Consulting, estime que c'est notamment une question de rapports de force économiques: « l'Arabie Saoudite qui a un budget [de la Défense] de 51 milliards de dollars en 2017, qui est le deuxième plus grand importateur au monde avec une part qui est de 8,2% du marché mondial, on voit que l'ensemble des pays européens […] constituent 12% de l'ensemble des importations saoudiennes. »
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