Le roi a notamment insisté sur le fait que le gouvernement catalan s'était mis en marge de la démocratie», en essayant de «rompre l'unité de l'Espagne et la souveraineté nationale». Cette intervention a surpris de la part d'un monarque qui, depuis son accession au trône en 2014, avait choisi de protéger la neutralité de la couronne, rappellent les médias.
«Au jeu d'échecs, quand le joueur fait manœuvrer le roi, cela signifie qu'il a des problèmes. Dans ce cas précis, l'apparition de Felipe VI montre à quel point le gouvernement de Mariano Rajoy a besoin d'un consensus avec les forces politiques, notamment avec les socialistes et la monarchie», a déclaré Esteban Actis à Sputnik.
Et d'ajouter que les deux parties, Barcelone et Madrid, adoptaient des positions «extrémistes» et ne voulaient en aucun cas faire preuve de faiblesse. Après le référendum et en prévision de la sécession de la Catalogne, le gouvernement de celle-ci a fait un pas irréversible, et si Madrid applique l'article 155, ce serait aussi un pas dangereux et irréversible.
Felipe VI a évoqué les arguments maintes fois répétés par le gouvernement du Premier ministre, Mariano Rajoy, pour justifier l'utilisation éventuelle de l'article 155 de la Constitution de 1978, jamais encore invoqué, qui autorise notamment l'exécutif à « prendre les mesures nécessaires» contre une communauté autonome qui «porterait atteinte à l'intérêt général de l'Espagne» — en somme, prendre le contrôle direct de la Catalogne.
Le roi d'Espagne a par ailleurs justifié en quelque sorte les violences policières, en disant que «c'est la responsabilité des pouvoirs légitimes de l'État de garantir l'ordre constitutionnel et le fonctionnement normal des institutions».