Alors que la menace terroriste sème la terreur, comme en témoignent le nombre spectaculaire d'attentats à travers le monde, l'ancien Ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, membre de la dynastie saoudienne, Tourki ben Fayçal Al Saoud, revient sur ce sujet dans une interview accordée à Sputnik et à la chaîne de télévision russe NTV.
«Je ne les appelle pas "État islamique", j'utilise plutôt le mot arabe "Fahesh". Cela sonne comme Daech. "Fahesh" en arabe signifie "abominable", parce qu'ils sont vraiment comme cela. Ce n'est pas un État, et ils n'ont aucun rapport avec l'islam. Ils sont la déviation de tout ce qui est considéré comme islamique. C'est la première chose. Et puis, la deuxième, Fahesh, Al-Qaïda et toutes les autres organisations terroristes ne sont que des symptômes mais pas la maladie. La maladie réside dans des capitales comme Damas, Bagdad et Sanaa, Tripoli, dans les capitales de ces États qui sont devenus incapables», a-t-il expliqué.
D'après Tourki ben Fayçal Al Saoud, pour combattre «ce virus du terrorisme», il faudrait commencer par les capitales en question avant de poursuivre le combat ailleurs.
«J'espère que, s'il y a des intentions de la part de la communauté internationale pour arrêter les massacres en Syrie, nous pourrons permettre aux Syriens d'établir un gouvernement légitime qui pourrait vaincre les déviations comme Fahesh et Al-Qaïda», a-t-il relaté.
Alors que la menace terroriste se propage partout en Europe, le gouvernement européen devrait, selon lui, assumer mieux ses responsabilités pour comprendre les origines de ce phénomène.
«Je pense que c'est la responsabilité des pays européens de plonger pour trouver la raison qui pousse cette jeunesse, qui est née, a grandi et a été scolarisée dans les pays de l'Europe, à s'orienter vers cette activité criminelle qui s'appelle Fahesh, Al-Qaïda, etc. […] L'une des erreurs fatales non seulement de l'Europe mais aussi de la communauté internationale, c'est leur attitude envers le terrorisme. À mon avis, il y a un échange insuffisant d'informations obtenues par les services de renseignement», a-t-il souligné, rappelant que l'Arabie saoudite proposait depuis 2005 de créer un centre antiterroriste international afin de collecter les informations de renseignement et aider les pays qui doivent faire face au terrorisme et qui n'en ont pas les moyens.
«Je pense que l'un des sujets dont le Roi a déjà commencé à discuter avec le Président Poutine, c'est justement comment améliorer l'échange d'informations entre l'Arabie saoudite et la Russie et comment obliger le centre antiterroriste global au sein de l'Onu à faire son travail», a-t-il conclu.
La visite en Russie du roi d'Arabie saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud est prévue pour le 5 octobre, soit jeudi prochain, a déclaré ce matin le conseiller du Président russe Youri Ouchakov.
Auparavant, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, a déclaré à RIA Novosti que la visite du roi saoudien en Russie serait historique.