Le Pentagone a versé 119 millions de dollars (100,7 millions d'euros) au groupe Raytheon Missile Systems, partenaire de l’armée américaine depuis les années 1950, pour qu’il modernise les missiles de croisière Tomahawk conçus dans les années 1970 et capables de porter des ogives nucléaires.
«Les commandants du groupe opérationnel unifié font face de plus en plus souvent à des missiles antinavires ennemis à longue portée qui présentent une menace pour les bâtiments de surface et limitent l’accès aux régions sensibles. La Marine américaine doit rapidement trouver un moyen de résister aux navires de guerre ennemis», lit-on dans le texte de l’appel d’offres lancé par le Pentagone.
Par ailleurs, l’US Air Force a signé en août un contrat de 900 millions de dollars (761,9 millions d'euros) avec Raytheon pour la conception d’un nouveau missile de croisière capable de porter une ogive nucléaire. Le groupe Lockheed Martin, un autre partenaire de longue date de l’armée américaine, participe également à ce projet.
Les prototypes des deux nouveaux missiles seront présentés d’ici à quatre ans et demi. Le Pentagone choisira entre les missiles créés par Raytheon et Lockheed Martin après une période d’essais.
La nouvelle arme représentera «une stratégie de dissuasion» américaine, d’après la secrétaire à la Défense aérienne Heather Wilson.
Le sénateur démocrate Ben Cardin a présenté en juillet un projet de loi sur la lutte contre les missiles russes. Il a proposé d’augmenter «le potentiel d’attaque et l’infrastructure de défense des États-Unis» en Europe et de prendre des mesures de rétorsion en cas de non-respect par Moscou du Traité sur l’élimination des missiles à moyenne et courte portée (INF). Le sénateur a notamment appelé à aider les alliés de Washington en leur fournissant des missiles de croisière de précision JASSM-ER et Tomahawk.
Selon l’agence Bloomberg, les États-Unis entendent débloquer 381 millions de dollars pour la production d’une centaine de Tomahawk en 2018.
Le dernier emploi des missiles Tomahawk remonte à avril 2017. Les militaires américains ont alors attaqué la base des troupes gouvernementales syriennes à Shayrat. Moscou a exprimé des doutes quant à l’efficacité des frappes aux Tomahawk en Syrie. Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov, seuls 23 des 59 missiles tirés par l’armée US ont atteint leur cible.