L’Union européenne trouvera son intérêt dans l’adhésion de la Turquie, alors qu’Ankara ne perdra rien s’il reste hors de l’UE, a déclaré dimanche le Président turc Recep Tayyip Erdogan lors de l’inauguration de la session d’automne au parlement turc.
«La seule voie vers la réalisation des nouveaux projets de l’UE passe par l’adhésion de la Turquie en tant que membre de plein droit. La Turquie est prête à aider ces initiatives et à contribuer au développement de l’Europe. Mais si l’UE choisit une autre voie, ce n’est pas un problème. La Turquie ne perdra rien et continuera son chemin», a indiqué M.Erdogan.
Selon le Président turc, Ankara n’a plus besoin d’être membre de l’UE, mais il n’arrêtera pas les négociations avec l’UE. La politique européenne repose toujours sur l’assistance turque, mais l’Europe n’aide plus la Turquie à lutter contre le terrorisme, a-t-il noté.
«Les membres de l’UE figurent parmi les premiers pays dont l’assistance nous a beaucoup déçus. La Turquie est très préoccupée par la complaisance des pays, qui s’opposent à l’adhésion de la Turquie à l’UE, à l’égard du terrorisme», a ajouté M.Erdogan.
D’après Recep Tayyip Erdogan, «les terroristes peuvent opérer librement en Europe, réalisant leurs projets contre les autorités légitimes turques».
Les relations entre l’UE et la Turquie se sont détériorées après la tentative de coup d’État en Turquie de juillet 2016. Bruxelles a critiqué les arrestations massives et d’autres mesures prises par les autorités turques après ce coup d’État avorté. L’UE a en outre suspendu les négociations sur l’adhésion turque à l’UE. La crise la plus grave concerne les rapports de la Turquie avec l’Autriche et l’Allemagne. Vienne insiste sur l’arrêt des discussions sur l’entrée turque à l’UE. Berlin a annoncé avoir revisé sa politique économique à l’égard d’Ankara, ainsi que ses programmes d’investissement et de crédit en raison des arrestations de défenseurs des droits de l’homme en Turquie.