Les mesures prises par le gouvernement espagnol en Catalogne sont en contradiction avec les valeurs européennes, a affirmé dans une interview accordée à la chaîne russe RT Alexeï Martynov, directeur de l'Institut international des États nouvellement établis (MING-IINES).
«Je pense que Madrid n'aurait pas lancé de telles représailles sans l'aval de Bruxelles. Malgré les longs discours de Jean-Claude Juncker [président de la Commission européenne, ndlr] et d'autres bureaucrates européens, il est évident que cette opération de répression du non-conformisme dans l'un des plus grands pays d'Europe a été approuvée. Ce qui, à mon avis, est loin d'être conforme aux libertés et valeurs européennes affichées, à l'affirmation que l'Europe est un espace de communautés», a-t-il indiqué.
Alexeï Martynov a rappelé que les Catalans voulaient quitter l'Espagne parce qu'ils étaient fatigués de Madrid, des scandales de corruption au sein du gouvernement et de la famille royale. Ce qui ne signifie pas qu'ils souhaitent sortir de l'UE.
«Il est inacceptable que l'Espagne se comporte de la sorte et cette manifestation de cruauté ne donnera rien de bon. La question restera en suspens. Madrid doit réfléchir à ce qui se passe dans le pays et revenir sur sa Constitution de 1979 qui n'est plus conforme aux impératifs du moment. Il doit s'asseoir à la table des négociations avec le gouvernement catalan légitime», a-t-il fait remarquer.
Dimanche 1er octobre, les autorités catalanes tiennent un référendum sur l'autodétermination. La Cour constitutionnelle d'Espagne a suspendu tous les documents adoptés par la Généralité et le Parlement de Catalogne relatifs au vote, déclarant illégales toutes les actions des autorités catalanes concernant le référendum. La police espagnole a affirmé qu'elle avait pris sous son contrôle la plus grande partie des 2.315 écoles catalanes qui devaient devenir des bureaux de vote. Le gouvernement catalan affirme pour sa part que plus de 70% bureaux de vote restent ouverts.